« Non le melon charentais ne vient pas de Charente. C'est une dénomination commerciale et non une origine de production », a rappelé Jérôme Jausseran, en charge de la communication à l'Association Interprofessionnelle Melon (AIM) durant le medFEL, qui a fait un point sur l'avancement du changement de nom.
Une appellation « trop confusante » pour le consommateur
« La dénomination 'charentais' crée de la confusion chez le consommateur, voire même de la suspicion », indique Rémi Javernaud, animateur à l'AIM. « Aujourd'hui il n'y a pas un seul reportage à la télé qui n'indique pas que le melon charentais ne vient pas de Charente, donc on voit bien cette confusion. Régulièrement nous recevons des courriers de consommateurs nous accusant de mentir et qui se demandent 'comment peut-on écrire melon charentais origine Maroc ou provenant de Cavaillon ?' Aujourd'hui un produit a-t-il le droit de perdre quelques consommateurs pour cette raison ?! », ajoute Jérôme Jausseran. Car si le melon charentais est produit dans les départements de Charente et de Charente-Maritime, il s'agit d'une une appellation commerciale et non d'une mention d'origine territoriale de production. Le melon charentais est également produit au Maroc et en Espagne, rappelle l'AIM.
D'où vient le nom charentais ? « La Charente va elle devenir terre de culture du melon. Reconnue alors comme étant l'une des régions de production les plus importantes, elle va donner son nom au type de melon le plus consommé », indique l'AIM.
Où en est le dossier de changement de nom ?
Le changement de nom du melon charentais est en réflexion depuis la création de l'AIM en 2009, explique Rémi Javernaud. Mais c'est en 2019 avec la création de la Commission Dénomination Charentais que le dossier prend un nouveau tournant : opérations de naming, recrutement d'une agence de communication... Et la nouvelle dénomination proposée serait le melon « Côtelé ». « S'en est suivi la phase de travail institutionnel auprès de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Europe (CEE-ONU) et auprès de la DGCCRF. Aujourd'hui nous travaillons avec le Groupe d'Etude et de contrôle des Variétés Et des Semences (GEVES) », qui serait réticent à ce changement de dénomination. « Nous faisons face à un blocage du GEVES totalement inadmissible, qui pense que le melon charentais serait un nom patrimonial. Donc à nous de faire sauter ce verrou, sachant que les autres pays producteurs, comme le Maroc, sont prêts à effectuer ce changement de nom. C'est véritablement un travail de filière sur l'ensemble des bassins de production », explique Jérôme Jausseran.
L'AIM a pour mission de fédérer, accompagner et représenter les producteurs les producteurs, les expéditeurs et de faire le lien avec les consommateurs.
Pour plus d'informations :
AIM
lemelondenosregions.fr