Le temps avec des pluies abondantes, combinées à des températures plus élevées que d'habitude, sans devenir automnales, ont causé de nombreuses pertes dans le secteur du brocoli en Espagne, dont la récolte a commencé cette année avec presque deux semaines de retard. Malgré les baisses, il y a toujours un excédent et les prix sont sur le terrain avec même une forte demande, ce qui a donné lieu à une campagne désastreuse jusqu'à présent.
« L'humidité excessive et les températures élevées ont causé de nombreux problèmes de qualité dus à la pourriture, avec des maladies telles que la bortrytis. Un grand nombre de volumes ont dû être rejetés, jusqu'à 70 % de la production dans certaines zones de la région de Murcie », explique Nacho Domènech, vice-président du secteur du brocoli et du chou-fleur de Proexport.
Par ailleurs, bien que les volumes aient diminué et donc les programmes d'approvisionnement, « les prix de vente sont inférieurs aux coûts de production », poursuit Domènech. « Bien que l'on s'attendait à ce que les marchés soient à court de produits en raison d'un rétrécissement dû à la pourriture, l'offre demeure excédentaire malgré la forte demande. L'Italie est le seul concurrent de l'Espagne pendant les mois d'hiver et a encore plus souffert des effets de l'humidité. Il semble que, bien que certains le nient, la superficie cultivée en brocoli a augmenté plus que prévu parce qu'il n'est pas logique qu'avec une bonne demande, avec tant de pertes et sans la concurrence de l'Italie - qui a subi plus de pertes dues à la pluie - les prix soient si bas. »
L'année dernière était différente, « nous avons eu un début de saison compliqué en raison d'un manque de production mais les prix sont restés élevés », rappelle l'exportateur. « Les grèves des transports en France nous ont également fait du tort cette année, mais c'est quelque chose que nos clients ont compris parce que ça ne dépend pas de nous. »
Chou-fleur
Les prix du chou-fleur se situent également à des niveaux très bas. « Contrairement au brocoli, cette culture n'a pas tant souffert de l'impact des pluies et il n'y a pas eu de cas de bortrytis à part l'alternaria, car la chair de ce légume est davantage protégée par les feuilles. Cependant, comme il ne faisait pas froid cet automne, la production a monté en flèche en Espagne. D'autre part, d'autres zones de production européennes qui auraient dû terminer leurs récoltes ont continué à produire jusqu'à présent, comme la Bretagne et certaines parties de l'Angleterre et d'autres pays européens. Nous espérons que les températures vont bientôt baisser et que la production de choux-fleurs et de brocolis pourra être régulée », conclut Nacho Domènech.