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Karym Bagoee, coordinateur de la campagne Exotic Taste of Europe pour le consortium UGPBAN GESBA, ASPROCAN qui promeut le label de qualité RUP (Région Ultrapériphérique)

« Bananes européennes : des filières qu’il faut protéger »

Avant la création d’un marché unique en 1993, Karym Bagoee explique qu’ « il y avait encore les effets d’une forme de protection du marché français. Par tradition et par volonté politique, le Général de Gaulle avait fait une place privilégiée aux bananes des Antilles françaises et d’Afrique. Puis, avec la décolonisation et la construction de l’UE, l’évolution des marchés et de la politique internationale a empêché cette forme de protectionnisme de prospérer ».

Karym Bagoee, Domingo Martin Ortega et Javier Carmona Pradal au Fruit Logistica

L’effondrement des barrières douanières met nos territoires en dangers
Dès lors, les filières de bananes européennes ont été confrontées à une forte concurrence internationale. Des barrières douanières ont donc été mises en place pour l’entrée en Europe des productions des pays tiers et pour permettre une compétition plus juste.

« Seulement aujourd’hui, ces barrières s’effondrent. Nos produits se retrouvent donc sur le même marché mais pas à armes égales. Car il ne faut pas oublier que nos productions répondent à des standards européens, qui sont très élevés. La réglementation européenne est en effet très exigeante avec ses producteurs, ce qui est une très bonne chose en soit, mais avec de moins en moins de protections douanières, nous faisons face à des filières des pays tiers qui n’ont pas du tout les mêmes contraintes sociales, environnementales et sanitaires dans leurs pays. La vraie bataille elle est là. Nous n’avons pas l’ambition de couvrir le marché européen qui importe annuellement plus de 6 millions de tonnes de bananes, lorsque les RUP en produisent 700 000, mais nous voulons garder notre place parmi les produits de qualité sur le marché. Et pour protéger nos productions et notre modèle, rappeler aux consommateurs les bénéfices concrets que nous générons dans les territoires. L’importance de nos productions pour l’équilibre de la vie rurale est incontestable. Nos productions de bananes européennes sont organisées en petites exploitations familiales de 1 à 13 ha de moyennes avec beaucoup d’emplois en CDI - parfois 90% - , c’est 1 homme/ha ! Malgré le coût de production associé, l’évolution de nos modes de productions et le travail de nos instituts techniques garantissent une production de bananes durables et l’épanouissement de la biodiversité », explique Karym.

Le Marité - fil rouge de la campagne Exotic Taste of Europe

Exotic Taste of Europe : campagne de sensibilisation sur les labels RUP
Exotic Taste of Europe fait partie de ces campagnes cofinancées grâce auxquelles les filières agricoles des RUP peuvent faire leur promotion. Depuis 2005, ces fonds ont par exemple permis de développer une véritable culture de la communication de la Banane de Guadeloupe et de Martinique. Elle a aujourd’hui une communication propre. Mais l’apport de cofinancements européens est très utile pour rappeler l’existence d’une banane européenne raccrochée au label RUP, dans une Europe à 28 ou seuls 3 états membres ont des régions ultrapériphériques (la France, l’Espagne et le Portugal).

« Depuis 2017 et pour trois ans, on est donc via le programme européen de promotion des produits agricoles en campagne pour le Label RUP et la banane européenne. « Exotic Taste of Europe » a pour objectif la promotion de cette banane européenne et de quelques autres produits tous raccrochés au label des RUP. Le fil rouge de notre campagne est le somptueux navire Marité, trois mâts historique et véritable symbole européen. C’est lui qui porte les couleurs de la campagne et qui abrite l’exposition Exotic Taste of Europe. Il est prévu qu’il aille au cours de ces trois années dans 18 ports différents de 6 pays européens que sont la France, l’Espagne, le Portugal, l’Allemagne, la Belgique et la Pologne » explique Karym.

Les enfants : au cœur de la campagne de sensibilisation
Dans chaque port, un projet pédagogique avec les écoles est mis en place. « Les enfants peuvent ainsi venir visiter le bateau, on leur explique ce qu’est l’Europe, le principe de labellisation et de qualité, ils reçoivent des kits pédagogiques et on leur offre un goûter. Plus de 35 000 personnes sont déjà montées sur le bateau. Nous avons distribué des dizaines de milliers de kits dans les écoles et fait également de la sensibilisation dans les rues à chaque escale avec notamment la distribution de flyers. Sans oublier nos expositions photos sur les cultures agricoles des RUP en plein cœur des villes. Cette année, on se concentre également sur les salons », explique Karym.

Culture de la banane : véritable modèle social dans nos territoires
Cette campagne informe d’une part les consommateurs sur la qualité des produits agricoles européens qui va au-delà du continent. D’autre part, elle a pour but de nous sensibiliser européens en nous faisant comprendre que nous avons le pouvoir de protéger les filières de nos territoires en préférant consommer leur production.

« Il faut savoir que dans certaines communes du Nord de la Martinique, le secteur de la banane fait vivre un habitant sur 2. S’il n’y a plus de banane, 50% de la population se retrouve sans emploi. Au total, ce sont 30 000 emplois qu’il faut protéger si on parle de toutes nos productions européennes de bananes (Guadeloupe, Martinique, Canaries, Madère). On explique également que dans ces territoires européens, s’exerce encore une agriculture traditionnelle, familiale qui est très ancrée dans les territoires, organisée en coopérative et qui apporte un équilibre de la vie rurale. L’activité ne se résume pas à vendre des bananes, c’est une véritable culture de vie, un modèle social. De plus, les producteurs ont une réelle volonté de protéger l’environnement et la biodiversité, notamment avec le Plan Banane Durable par exemple (article ici), où nous allons même au-delà de ce que la législation européenne nous demande. On s’est inscrit dans une démarche qui tend vers l’excellence et on se bat pour que tout cela soit préservé. Maintenant, on attend de voir si ce discours qui suscite l’adhésion du grand public se traduit par un acte d’achat exprimant de plus en plus une conviction », conclut Karym.

Pour plus d'informations : 
Karym Bagoee
Tél. +33 (0)1 56 70 01 93
Mob. +33 (0)7 78 20 57 27
K.BAGOEE@ugpban.com 
https://www.exotictasteofeurope.eu/