La saison des fruits à noyau en Turquie est sur le point de commencer et pour un exportateur particulier, les espoirs pour la saison à venir seront déterminants pour l'un d'eux. Avec l'Espagne comme concurrent fort, l'entreprise turque vise à s'améliorer par tous les moyens possibles.
Pour l'exportateur turc Eren Tarim, la saison à venir est remplie d'optimisme : « Nous avons de bonnes attentes pour être honnêtes. Le pire du temps est déjà passé et comme cette année est généralement plus chaude, nous nous attendons à ce que la saison commence plus tôt. Commencer tôt signifie que nous serons en meilleure position que nos concurrents tels que l'Espagne en termes de disponibilité », explique Coskun Eren. « La saison dernière, les plus grands défis sont venus de notre concurrence avec l'Espagne, en termes de prix et d'obtention de jardins avec des exigences d'analyse adéquates pour l'UE. Cette année, nous avons commencé une méthode d'analyse de contrôle différente et elle a porté ses fruits pour notre culture d'agrumes. Comme cela a bien fonctionné avec les agrumes, nous allons appliquer cette méthode à notre culture d'agrumes à noyau et je crois que nous n'aurons plus de problèmes dans ce domaine. En ce qui concerne le prix, je pense également que nous serons plus compétitifs par rapport à l'Espagne en raison du fait que l'USD/EUR sera du côté des exportateurs turcs cette année. »
Pour la saison à venir, des changements sont à prévoir. L'une des raisons pour lesquelles Eren essaie de s'améliorer est de battre la concurrence, mais ils veulent aussi protéger leurs cultures des intempéries : « L'Espagne est notre plus grand concurrent en termes de fruits à noyau. Ils sont vraiment bons dans ce qu'ils font. En ce qui concerne l'emballage en particulier, je dirais qu'ils font mieux que la Turquie. Cela nous incite énormément à nous améliorer », dit Eren. « Moi, personnellement, j'aime la bonne rivalité. Les rivaux vous poussent à vous améliorer. Les agriculteurs investissent également dans l'installation de filets au-dessus de leurs champs pour éviter les dommages causés par la grêle. Dans les grands jardins, c'est un projet coûteux, mais si à un moment donné la grêle frappe les jardins, cela en aura valu la peine. Grâce à ces améliorations, nous espérons que tous nos fruits à noyau combinés nous permettront d'atteindre les 3000 tonnes cette saison. »
Une façon de battre vos concurrents est de prendre d'assaut leur marché intérieur. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une tactique pour Eren Tarim, c'était un résultat inattendu l'année dernière : « Nous exportons actuellement dans plus de 62 pays, mais nous souhaitons également développer notre part sur le marché espagnol. Les écarts saisonniers augmentent et changent chaque année. Cette année, nous avons exporté un bon volume d'agrumes en Espagne. C'était une surprise pour nous, mais peut-être que nous pouvons faire la même chose avec nos fruits à noyau », dit Eren. "Les pays nordiques sont aussi très intéressants pour nous, le Danemark et la Suède sont définitivement sur notre liste. Aussi, si le Brexit arrive pour de vrai, il y aura sûrement des changements intéressants pour le marché britannique également. »
Eren Tarim a participé au salon Fruit Logistica à Berlin cette année et faisait partie de la participation nationale. Selon Eren, cela a limité leurs options en termes de conception, mais leur a donné plus d'attention pour leur pays : « Nous avons présenté des agrumes, car ce sont les seuls fruits que nous avions préparés à ce moment, mais nous voulions aussi mettre en valeur nos figues, car elles sont très importantes pour notre entreprise. Nous avons remarqué que l'exposition semblait plus calme cette année par rapport aux années précédentes. Bien que notre stand ait été rempli tout le temps, environ 50 % des personnes que nous rencontrons sont des clients existants. Des nouveaux arrivants sont venus à notre stand, mais en moins grand nombre que ce à quoi nous nous attendions. »
La foire a fait beaucoup de bien à Eren Tarim, explique Eren : « La plus grande surprise pour nous a été l'intérêt accru du Royaume-Uni et du Canada. Ils ont visité notre pavillon beaucoup plus souvent que l'an dernier. Nous travaillons déjà avec le Royaume-Uni en ce moment, mais Brexit arrive et nous sentons déjà que les Britanniques explorent de nouvelles possibilités. Honnêtement, c'est une période très excitante. Le Canada semble également très intéressé par la Turquie. Nous travaillons avec le Canada depuis environ sept ans maintenant et je dois dire que nous savons ce qu'ils veulent et que nous pouvons leur fournir. Une autre surprise pour nous a été le fait que les entreprises logistiques connaissent une croissance très rapide. De nouvelles technologies pour le transport maritime arrivent chaque jour et les compagnies de transport trouvent de nouvelles façons de fournir un service meilleur et plus compétitif. »
Lorsqu'on lui a demandé s'il y avait une leçon à tirer de cette édition de Fruit Logistica, Eren a répondu qu'il savait exactement où trouver de nouvelles opportunités l'année prochaine : « Comme je l'ai mentionné plus tôt, chaque année, nous voyons de moins en moins de visiteurs dans le pavillon turc, ce qui nous donne clairement le message que nous ne pouvons pas simplement compter sur les gens qui viennent à nos stands et faire des affaires de cette façon, comme dans le bon vieux temps. Il semble que nous devrons aller vers eux à partir de maintenant. Le résultat de Fruit Logistica pour moi est le suivant : nous devons être plus actifs et agressifs en termes de marketing et réagir à la direction que prendra le marché dans dix ans. Le secteur des fruits frais est en train de se transformer à la hâte en très grandes chaînes de marché qui exigent beaucoup de tests/certificats et qui ont des conditions d'acceptation des produits très dures, nous devons nous adapter à cela », conclut Eren.
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