Après une hausse du prix de quelques légumes début 2019 en raison des conditions météorologiques, il semble maintenant que les prix de tous les produits sont en baisse.
FreshPlaza a parlé à Antimo Filetti, Directeur Commercial de L'Ortolana. « Le temps en est une fois de plus la cause, car l'augmentation des températures a entraîné une croissance rapide des cultures en plein champ, encore plus rapide que les cultures en serre. »
« A cela s'ajoute une demande inhabituelle du marché allemand, qui représente plus de 60 % de notre chiffre d'affaires. Les détaillants parlent déjà de passer aux produits locaux, alors que nos produits sont encore abondants et le seront jusqu'en avril. Le temps doux a probablement conduit à une maturation précoce des cultures allemandes, ce qui a de lourdes répercussions pour nous. »
« En période hivernale, lorsque les produits manquaient, nous faisions tout ce que nous pouvions pour approvisionner nos partenaires. Maintenant, ils ferment la porte, même lorsqu'il s'agit d'activités promotionnelles. Il y a ceux qui ont réduit de moitié les volumes sur lesquels nous nous étions mis d'accord, tandis que d'autres font de petits achats en attendant que leur production nationale commence. Beaucoup de produits risquent de rester dans les champs. »
« De plus, les acheteurs n'ont souvent aucune idée de la différence entre les produits de plein champ et les produits de serre. Ils croient que tout est pareil, alors que nous essayons de segmenter et de promouvoir les produits. En attendant, certains produits qui auraient pu nous sauver, comme les scaroles ou les radis, ne se portent pas bien. Le premier n'est pratiquement plus disponible car il a été semé plus tôt que prévu. Quant aux derniers, les cotations ont toujours été basses - alors qu'elles avaient atteint 6 € par caisse par le passé, les prix se sont maintenus autour de 4,5 € cette année. »
« En ce qui concerne la logistique, au cours des 20 dernières années, l'Italie n'a fait qu'empirer sur le plan des connexions, des réseaux routiers et des transports. De plus, beaucoup de nos difficultés proviennent du fait que plus personne ne veut de charges mixtes. Dans le passé, nous pouvions travailler avec des compagnies de transport en Allemagne spécialisées dans le groupage, mais beaucoup ont fermé leurs portes et les quelques compagnies qui sont restées sont devenues extrêmement chères. »
L'entrepreneur a bon espoir pour les prochaines campagnes, comme celle de la pastèque. « Nous avons déjà terminé les greffes de pastèque. Elles seront récoltées au mois de mai, même si nous ne savons pas comment la situation va évoluer car, de nos jours, il est devenu impossible de planifier les choses. »
« Parfois, je me pose des questions sur l'avenir du secteur des produits frais. Nous travaillons avec des clients sélectionnés depuis 20 ans, mais nous sommes confrontés à des difficultés, alors je ne sais pas quoi imaginer pour les autres. La création d'une entreprise dans ce secteur est devenue très difficile. En plus des difficultés de production et des difficultés commerciales, nous devons faire face à la bureaucratie, aux évaluations fiscales ou juridiques, alors nous dépensons de l'argent pour des choses qui n'ont rien à voir avec la production de produits frais. »
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