L'agriculture espagnole est-elle victime des accords UE-Pays tiers ? Selon de nombreux producteurs, ces pactes sont en effet devenus une menace pour le secteur, vu l'intensification de la concurrence extérieure au marché de l'UE.
Les plaintes ne concernent logiquement pas les récents accords commerciaux avec le Canada ou le Japon, qui ne sont pas des concurrents, mais ceux qui ont donné une impulsion à l'entrée des agrumes et autres fruits d'Afrique du Sud, d'Egypte ou du Maroc, des fleurs du Kenya ou des bananes d'Equateur, dont la saison chevauche partiellement celle des espagnols.
En ce qui concerne l'inclusion du Sahara Occidental dans le dernier accord UE-Maroc, la Commission Européenne (CE) a déclaré dans un rapport en 2018 qu'il était justifié par les bénéfices économiques et de travail pour la population sahraouie, et a prédit que, à moyen terme, la superficie consacrée à la culture des fruits et légumes dans la région pourrait augmenter de 900 hectares actuels à 5 000, et le volume de production de 64 000 à 500 000 tonnes.
L'Espagne, qui a reçu il y a des années le surnom de « Verger de l'Europe », suit de près la situation créée par le Brexit et son report, ainsi que les négociations avec le Mercosur et la hausse des tarifs américains des olives européennes (qui pourraient maintenant être étendus aux agrumes, au vin et au fromage) et ceux du Brésil en ce qui concerne l'ail.
Les principales associations agricoles, Cooperativas Agroalimentarias, Asaja, COAG et UPA, ont également critiqué la réduction des marges bénéficiaires causée par l'augmentation des importations de l'UE en provenance de Turquie ou d'Égypte, ce qui aggrave la perte du marché russe en raison de son veto sur la production européenne de fruits et légumes, en vigueur depuis 2014.
Ils dénoncent le fait que la concurrence étrangère, avec ses coûts de production moins élevés, non seulement augmente l'offre de l'UE, mais peut également entraîner l'entrée de parasites, tels que la "tache noire" des agrumes, ou de produits de qualité douteuse, comme le miel chinois.
Source : efeagro.com