Alors que l’an dernier les producteurs de noix de cajou se réjouissaient des prix culminant au-delà de 600 francs CFA le kilo avec 60 % de la production ayant trouvé preneur, cette année c'est tout le contraire. Les deux tiers des noix produites cherchent acquéreur, et les prix sont en dessous de 200 francs CFA dans plusieurs pays. La campagne va devoir donc s’étendre jusqu’en septembre-octobre. Cette situation résulte des stocks importants constitués l’an dernier en Asie.
Ainsi, les producteurs restent avec les sacs de noix sur les bras, et les prix ont été divisés par trois par rapport à l’an dernier. Selon Pierre Ricaud, spécialiste de l’anacarde pour la société d’analyse NKALO, pour éviter à l’avenir un tel choc, l’Afrique de l’Ouest doit investir dans la transformation, à l’instar du Burkina Faso : « Par exemple le Burkina Faso où la capacité de transformation installée équivaut à peu près à 50 % de la production nationale. C’est l’un des pays où la baisse a été la moins brutale. La plupart des producteurs ont pu vendre quand même une bonne partie de leur production, au moins la moitié à un prix correct. »
La transformation est une solution d’avenir que la Côte d’Ivoir a bien compris : « Il y a cinq ans, il n’y avait que deux usines qui tournaient vraiment, aujourd’hui on en a cinq qui tournent bien et une dizaine qui commencent à bien tourner. Mais il va falloir des dizaines et des dizaines d’usines, il y a la place pour. En plus, c’est un business qui est tout à fait rentable. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire notamment, il y a des soutiens publics importants. Ce qu’il faudrait c’est qu’il y ait plus d’investisseurs pour que la croissance de la transformation accélère. »
Source : rfi.fr