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Oscar Salgado San Lucar - Espagne

Il n'y a plus de créneau disponible dans le calendrier du raisin

La semaine dernière, le premier Sommet Mondial sur le Raisin a eu lieu au London Produce Show. Oscar Salgado San Lucar - Espagne, a fait sa première présentation. Il a donné un aperçu de la production et des exportations mondiales de raisin, en présentant les principaux producteurs et exportateurs, ainsi que la saison dernière et les circonstances et actions ayant entraîné une surabondance de l'offre sur le marché européen.

La Chine est le plus grand producteur de raisin avec près de 22 millions de tonnes, tandis que le reste de l'hémisphère Sud - Chili, Pérou, Afrique du Sud, etc., ne représente même pas 15% de la production totale mondiale. Bien qu'elle soit le plus gros producteur, la Chine exporte très peu. Les principaux exportateurs sont le Chili, le Pérou, les États-Unis, l’Afrique du Sud et la Turquie.

La majeure partie de la production chinoise est consommée sur le marché intérieur, à l'instar de celui de l'Inde. Les États-Unis, l'Europe et la Russie consomment plus que ce qu'ils produisent, alors que le Chili et le Pérou sont principalement orientés vers l'exportation.

« Le Chili est le principal acteur dans le secteur des exportations, mais celles-ci ont été les plus basses jamais enregistrées depuis dix ans, en raison d'une forte réduction des raisins Flames, qui sont passés de 7 à 2,4 millions de cartons cette saison. Les raisins Thompsons étaient également en baisse. Ce que nous voyons cette année au Chili est le fruit d'une année de changements ; je pense que ce nombre se rétablira encore l'année prochaine. »

Oscar a souligné que le marché américain représente près de 50 % des exportations de raisin chiliennes, bien que d'autres marchés tel que le Moyen-Orient soient des marchés très intéressants et lucratifs, mais que le délai de livraison entre le Chili et le Moyen-Orient est d'environ 50 jours, ce qui ne joue pas en faveur de la qualité du raisin à son arrivée sur le marché. 

« Le Pérou est un nouveau venu sur la scène, il se débrouille d'ailleurs très bien en termes de production, mais l’année dernière il a été affecté par le phénomène climatique El Nino et a vu ses volumes chuter de 5 à environ 40 millions de caisses. Les principaux marchés du Pérou sont les États-Unis et l'Europe, les volumes ont, du reste, fortement augmenté cette saison, passant de 8,5 à 15 m de caisses. »

L'Afrique du Sud a été quant à elle assez stable dans sa production ces dernières années. Au cours de la saison 2017/18, le pays a été touché par la sécheresse et la production a été affectée par des pluies tardives. L’Europe et le Royaume-Uni sont les principales destinations des raisins sud-africains avec 75 % du total, ce qui est le cas depuis de nombreuses années.

Selon Oscar, l'Australie est un pays intéressant : « Contrairement aux trois derniers pays, le marché intérieur y est très fort. Les exportations australiennes sont principalement destinées au marché asiatique et les volumes sont assez stables. Ils expédient leurs produits au Royaume-Uni et augmentent leurs volumes aux États-Unis. Ils essaient d’attraper le premier marché et se lancent également sur le marché tardif. »

L'Inde est un très gros producteur mais n'exporte que 168 000 tonnes, ce qui ne représente que 6 % de sa production. « Ils produisent un très bon raisin blanc sans pépin et ont connu une croissance constante en Europe au cours des quatre dernières années. Ils occupent également une position solide en Extrême-Orient avec 15 000 tonnes de caisses de 3 m, mais ils luttent constamment car leur offre est limitée au raisin blanc sans pépin. Mais l'Inde a l'avantage, sur le marché européen, de pouvoir vendre à des prix que le Chili et le Pérou sont disposés à baisser.

« Si vous regardez l'exportation mondiale de raisins au cours de l'année, vous pouvez constater qu'elle est constante, il n'y a plus d'ouverture, c'est la nouvelle réalité avec laquelle l'industrie devra composer. Nous devrons donc faire face à la concurrence de manière différente. Les opportunités et les prix que nous avons vus dans le passé appartiennent maintenant au passé. Nous devrons être plus efficaces, produire plus et à un prix inférieur.

Le marché américain compte deux principaux fournisseurs de l'hémisphère sud, le Chili et le Pérou. Si vous ajoutez le Mexique, la Californie et le Brésil, vous obtenez un total de 161 millions de cartons approvisionnés aux États-Unis.

Suite aux lois de l'offre et de la demande, les prix augmentent à mesure que l'offre diminue et a contrario, diminuent à mesure que l'offre augmente, c'est le cas depuis de nombreuses années aux États-Unis, sauf l'année dernière. Les prix ont commencé à augmenter parallèlement aux volumes. Donc que s'est-il passé ? » 

« Premièrement, les stocks californiens avaient été plus importants que ceux des années précédentes, mais les variétés étaient également meilleures chez les variétés blanches et rouges. En 2017/18, il était prédit que la Californie aurait une grande récolte et le secteur de la vente au détail, qui privilégiait la production nationale, envoyait un message très fort à l'industrie : elle continuerait avec les raisins californiens et n'achèterait pas de raisins péruviens avant janvier. Ce qui a créé une ruée vers le Pérou alors que les exportateurs recherchaient des solutions de remplacement, consistant à transférer d’énormes volumes vers l’Europe, ce qui aurait un impact sur le marché des producteurs européens et sud-africains. » 

« Entre-temps, début décembre, il était devenu évident que l'état des stocks de raisins californiens n'était pas assez bons ; ils ont donc voulu se tourner vers le raisin péruvien, mais il était trop tard, les raisins étaient déjà en direction de l'Europe. Ça a donc créé une forte demande sur le marché américain, expliquant alors pourquoi les prix étaient élevés alors même que l'offre était importante. »

« Je pense que c'est une situation de laquelle nous devons tirer des leçons. Après ces événements, quelques observations me viennent : la première est une question quant à ce que va décider de faire le secteur de la vente au détail face à cette nouvelle réalité. Il est clair que les stocks nationaux seront plus grands et meilleurs. Néanmoins, on peut légitimement se demander si on peut avoir confiance dans les stocks en termes de condition. La fidélité au local a une limite. Je crois fermement dans la préférence pour le local, mais je pense que nous devons avoir l'esprit ouvert et regarder ce qui se passe autour de nous. »

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