Située à Mallemort, la station de production de pommes et de poires La Pugère est un lieu d’expérimentations et d’innovations. On y teste en effet, sur dix ans, les solutions aux problématiques de demain.
Le site arboricole de 15 hectares situé dans le nord-ouest des Bouches-du-Rhône n'est pas une exploitation comme les autres : en plus de faire pousser des arbres fruitiers, les employés essayent de trouver des solutions aux problèmes de demain. « Si nous n'avons pas pu les anticiper, notre objectif est d'y répondre le plus vite possible », explique Eric Delareux, chef d’exploitation.
Ce laboratoire inauguré en 1988 multiplie les expérimentations. C'est ici qu'a été testée et développée la conduite en drilling sur des poiriers. Il s’agit d’une coupe de l'arbre permettant aux branches de s'ouvrir en formant un V. Sur un autre verger, ce sont différents paillages, une technique visant à mettre au pied des plantes des matériaux pour conserver l'eau et mieux les irriguer, qui sont utilisés. « Il y a notamment une toile de feutre, un filtre et du désherbage mécanique. Ensuite on récupère les données sur la taille de l'arbre et l'arrosage pour connaître l'incidence d'une méthode sur l’autre », détaille Eric Delaraux.
Un autre verger est recouvert d'un immense filet ressemblant à une cloche : « Nous l'avons conceptualisé, dès la plantation, avec toutes les prérogatives du Grenelle comme les restrictions d'eau, d'engrais et de temps de travail », explique Jean-Noël Fabre, ex-président de site. « Finalement, après 12 ans, on a pu conclure que le verger n'était pas rentable ».
Pour ce dernier, ce lieu a une importance capitale : « Nous pouvons être confrontés à des impasses techniques liées à la réglementation avec par exemple une variété de pommes sensibles à certaines maladies et qui ne peut pas répondre aux critères du bio. Nous n'allons pas couper tous les arbres, donc nous trouvons des solutions pour tout », commente-t-il.
Du côté de la distribution, la station de La Pugère teste depuis deux ans la plateforme web Agrilocal. Il s'agit d'un logiciel permettant de mettre en relation des acheteurs à proximité, comme un collège ou un hôpital, et des producteurs locaux. « Le dispositif n'est lancé dans le département que depuis deux ans, il faut au moins trois ans pour que cela tourne de manière efficace », décrit Nicolas Portas, le directeur de l'association Agrilocal, porteuse du projet.
La production connaît beaucoup de perte à cause des expérimentations mais son objectif est beaucoup plus axé sur le long terme. Eric Delareux donne donc rendez-vous dans 10 ans pour dévoiler les projets encore confidentiels aujourd'hui.
Source : marseille.latribune.fr