Moyennant des investissements de 100 000 à 120 000 $ l’hectare, les producteurs abandonnent progressivement la culture de framboisiers en champs pour adopter celle en pots.
Dans sa pépinière de l’île d’Orléans, Guy Pouliot, producteur de petits fruits à la ferme Onésime Pouliot possède 200 000 framboisiers en pots qui en sont à leur première année de croissance. L’an prochain, puis le suivant, ceux-ci produiront au rythme d’environ 1 kg de framboises par plan, soit assez pour occuper 35 % du marché de la framboise au Québec. « Si j’ajoute les plants en pépinière des autres gros producteurs, on atteint facilement 50 % ».
Alignés « en tunnel » sous des toiles de plastique et irrigués par un réseau de tubes, ces plants permettent aux producteurs de cultiver des variétés jusque-là inaccessibles en raison des hivers rigoureux du Québec, comme la Tulameen. « On n’a tout simplement plus de contraintes », confirme avec enthousiasme David Lemire, président de l’Association des producteurs de fraises et de framboises du Québec.
Les producteurs peuvent aussi étaler la production : « L’hiver, soit on couche les plants au sol, soit on les maintient à -1,5 °C dans des frigos, explique Guy Pouliot. À partir du 5 juin, on les sort pour avoir une production jusqu’en octobre. »
En cultivant la Tulameen en pots, les deux producteurs aspirent à des rendements de 25 tonnes de framboises à l’hectare, alors qu’ils devaient se limiter à 8 auparavant. « On ramasse 1 kg de framboises de plus à l’heure ».
Les producteurs de framboises québécois souhaitent gagner des parts de marché, d’abord au Québec, puis à l’extérieur de ses frontières. La délocalisation de la production californienne vers le Mexique en raison de la hausse des coûts de sa production aux États-Unis devrait les avantager.
Source : laterre.ca