En Suisse, le Conseil fédéral a publié un accord entre la Suisse et le Chili, pour une reconnaissance mutuelle des produits bio. Les produits bio chiliens seront ainsi dispensés de contrôle en Suisse et vice versa.
Cette nouvelle est source de critiques, comme celles du cinéaste Daniel Künzi, auteur d’un documentaire en cours de réalisation sur la commercialisation des pommes chiliennes.
En effet, le Chili n’a pas les mêmes règles concernant l’agriculture biologique. Les pommes bio, cultivées de manière industrielle, sont issues de la monoculture ; c’est à dire que les entreprises ne pratiquent pas la biodiversité. De plus, une étude de l’Université catholique de Talca, menée par la Dre Maria Teresa Munoz-Quesada, a révélé que l’on retrouvait des substances interdites au Chili dans l’urine d’enfants vivant au cœur d’immenses vergers. Le Chili permet aussi l’utilisation d’insecticides interdits en Suisse où ils sont fabriqués. Il faut aussi noter que le salaire minimum mensuel est de 446 francs, et peut aller jusqu’à 568 francs avec les primes. Les syndicats sont très mal vus dans le pays.
Si cet accord est sujet à la réciprocité, les producteurs suisses ne pourront pas résister à la pression des prix chiliens. Cette entente avec le Chili, qui s’inscrit dans le cadre plus global des traités signés avec le Mercosur, préfigure d’un traité futur pour tous les produits chiliens en échange de services bancaires, pharmaceutiques et des pesticides de l’industrie chimique helvétique.
Source : lecourrier.ch