Alors que 70 % des français se sentent « éco-responsables » selon une étude Yougov, les consommateurs restent bloqués par les produits à l’aspect irrégulier. Déjà en 2013, Intermarché avait lancé sa campagne de communication sur les « légumes moches » en les vendant 30 % moins chers, suivi par Auchan et Leclerc. Malheureusement, plus aucune de ses initiatives n'est mise en pratique actuellement.
Le problème est particulièrement lié au calibrage qui fixe un cahier des charges très précis. Selon la réglementation européenne, le produit doit être « intact, sain, propre et exempt de parasite ». Pour les produits populaires comme la pomme, il y en a encore plus de contraintes. Des caractéristiques qui n’ont pas de rapport avec la valeur nutritionnelle du produit.
Ils sont ensuite classés par ordre de qualité. Le groupe « extra » signifie zéro défaut et est celui qui est demandé par les GMS. Seule l’industrie des produits transformés acceptent ceux qui sont refusés ailleurs. En revanche, « le coût de la récolte est supérieur au prix de vente ».
Aujourd’hui de nombreux producteurs lancent leurs propres initiatives pour endiguer le problème. Des magasins « anti-gaspi » qui récupèrent exclusivement ces fruits et légumes moches pour les revendre aux consommateurs fleurissent partout en France.
Les consommateurs des supermarchés sont tout simplement moins enclins à accepter des produits à l’esthétique moins attrayante. Selon Cindy Lambart et Gervaise Debucquet, professeurs et membres du centre de recherche de l’Audencia Business School de Nantes, les consommateurs sont ainsi différenciés par les termes « terriens/enracinés », qui ne sont pas gênés par l’apparence du produit contre les « pragmatiques/déracinés », une population jeune et urbaine, habituée à une offre standardisée.
Il existe une autre hypothèse selon laquelle les grandes surfaces ont beaucoup investi dans les appareils de calibrage, et par conséquent, ne souhaitent pas avoir des produits non-conformes.
Source : lefigaro.fr