Même si la Colombie pouvait potentiellement produire 400 espèces de fruits indigènes et des centaines de fruits d'autres pays, les pommes sont les fruits les plus consommés dans le pays. La plus grande partie de ces fruits est importée du Chili et des États-Unis pour répondre à une demande de 1,8 kilo par habitant et par an. Selon les données du DIAN, ce produit a représenté 31 % des importations de fruits l'an dernier et sa part a augmenté de 3 % par rapport à 2017, pour atteindre une valeur de 92 millions de dollars.
Ces chiffres ont suscité l'intérêt de l'un des plus grands producteurs de l'Union européenne : la France. Le potentiel agricole de ce pays est si important que 52 % de sa superficie (28,7 millions d'hectares) sont destinés à cette activité, avec une production annuelle d'environ 7,8 millions de tonnes de fruits et légumes, dont 21 % (1,7 millions de tonnes) sont vendus hors du pays.
Bien que la majeure partie de la production soit vendue dans d'autres pays européens, selon les entreprises du secteur, le marché avec le plus grand potentiel aujourd'hui est le marché américain, qui représente actuellement 1 % des exportations, et la Colombie est l'une des destinations les plus fortes, la consommation y étant en croissance depuis 10 ans, selon le Ministère de la Santé.
Blue Whale, qui produit annuellement 270 000 tonnes de pommes, kiwis et prunes, grâce à son alliance avec 300 producteurs et 14 coopératives, est l'une des entreprises qui a su profiter de cette opportunité d'expansion et qui gagne des parts de marché. Actuellement, ils vendent chaque année 260 millions d'euros de fruits en Amérique, en Europe, en Asie et au Moyen-Orient. De ce nombre, 10 millions se trouvent encore en Amérique latine, principalement en Colombie et au Brésil.
Marc Peyres, directeur commercial de Blue Whale, a déclaré que, bien que très compétitive, la Colombie est un marché stratégique parce qu'en pleine croissance ; elle exige des fruits 12 mois par an et et a besoin de nouvelles variétés de toutes les tailles. En fait, l'entreprise travaille à introduire au moins quatre nouvelles références de pommes (Arianne, Golden, Candine et Isabel) au pays, en plus des trois traditionnelles qui y sont déjà vendues (Gala, Granny Smith et Red). Leur objectif est de clôturer l'année avec 4 000 tonnes vendues.
Fleuron d'Anjou International (FDA), l'une des premières entreprises françaises du secteur, vend également des pommes à la Colombie depuis 20 ans et considère ce pays comme une priorité, car il lui permet de consolider un chiffre d'affaires annuel de 7 millions d'euros hors Europe, qui représente 10 % de ses revenus.
Selon les données d'Interfel, l'association nationale interprofessionnelle agricole française, le pays devrait produire 1,6 million de tonnes de pommes cette année, dont 3 000 tonnes seront envoyées en Colombie entre septembre et février. Daniel Soares, directeur du commerce international d'Interfel, a souligné que la guilde, composée de plus de 200 000 entreprises entre producteurs, distributeurs et exportateurs, a un programme de ventes internationales dans lequel l'Amérique joue un rôle de leader.
Source : elespectador.com