Avec un succès grandissant, 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France en 2018 (+ 15,7 % en un an), le Bio est désormais incontournable dans notre société.
Aujourd’hui, plus de la moitié des consommateurs bio sont nés entre 1980 et 2000. C’est souvent au moment du premier enfant que le déclic de passer à l’alimentation biologique s’opère, soit en moyenne autour de 28 ans. « Cette nouvelle clientèle compte aussi plus de femmes et d'habitants de villes moyennes », explique Sauveur Fernandez, fondateur du cabinet Econovateur, spécialisé dans les tendances du bio.
Ces générations sont ouvertes aux offres promotionnelles en contraste avec les adeptes du bio de la première heure. « Elles sont souvent mal perçues par les clients historiques. Ils ont l'impression que les promos sur le bio viennent des « gros méchants » de la grande distribution, bien que des marques spécialisées en proposaient déjà, de manière souvent discrète, dans leurs newsletters par exemple. » Désormais, « les promos (sont) inévitables face à l'arrivée massive de concurrents ».
Les consommateurs sont également moins fidèles à un seul réseau de distribution. Ils fréquentent plus de sept circuits alimentaires différents dans le mois : « Avant, le consommateur était plus fidèle : il allait soit en grande surface, soit en magasin spécialisé. Aujourd'hui, il se fournit dans des épiceries, directement auprès du producteur dans des Amap (associations pour le maintien d'une agriculture paysanne)... ». Ils achètent aussi plus souvent au supermarché.
En revanche, ils vont encore plus loin quant à l’esprit minimaliste, qui était réservé aux décroissants, l'équivalent des hippies des années 1970 en l'accentuant ». On trouve de plus en plus d’initiatives pour inciter les gens à venir avec leurs propres contenants.
Les nouveaux consommateurs arborent un autre rapport à l’argent : désormais, il n’est plus tabou. « Auparavant, les clients ne voulaient pas parler d'argent. C'était mal perçu dans l'éthique bio ». Aujourd’hui, « ils veulent manger sain, mais sont pragmatiques, pointe Sauveur Fernandez. Ils jugent souvent difficile de concilier une alimentation bio à leurs revenus, leurs enfants... »
Source : ouest-france.fr