Alors qu’une grève interprofessionnelle est déjà prévue le 5 décembre en France, les syndicats agricoles ont décidé de manifester leur colère en avance. Ils appellent en effet à bloquer les accès routiers vers la capitale ce mercredi 27 novembre.
Ces manifestations ne sont pas sans conséquence sur l'activité des professionnels du secteur des fruits et légumes, qui s'en trouve impactée. Les grossistes et importateurs du Marché de gros de Rungis ont du remballer leurs marchandises plus tôt que prévu face au calme inhabituel qui régnait ce matin sur le MIN.
Les agriculteurs de la FNSEA et des JA Île-de-France et de la FNSEA Grand Bassin parisien ont en effet annoncé que « Plus de 1 000 tracteurs venus des régions Hauts-de-France, Normandie, Île-de-France, Grand-Est, Centre-Val-de-Loire et Bourgogne–Franche-Comté se donnent rendez-vous à Paris. Ils seront dès 6 heures du matin aux portes de la capitale ». Les autoroutes « A1, A4, A5, A6, A10, A11, A13, A14, A15 », et les nationales « N1, N2, N12, N20 » sont concernés par ce blocage.
Ce n’est pas la première fois que les agriculteurs manifestent depuis la rentrée : les 8 et 22 octobre dernier, ils avaient déjà organisé deux actions. Le président Macron avait déjà répondu à leur appel lors de ce dernier mouvement. « Première prise de parole du Président de la République à Mayotte pour apporter son soutien aux agriculteurs, durcissement du ton face aux dénigrements et violence avec la mise en place de la cellule Déméter, maintien du budget des Chambres d’agriculture : les signaux d’une prise de conscience du malaise agricole se sont multipliés ces dernières semaines », reconnaissent la FNSEA et les JA même s’ils estiment qu’ils « ne trouvent pas de matérialisation concrète dans les exploitations ».
« Au lieu d’investir son énergie à créer de nouvelles distorsions (accords commerciaux internationaux, zone de non-traitement, taxes nouvelles), l’État devrait s’employer à faire respecter la loi EGALIM pour sécuriser véritablement le revenu des agriculteurs », expliquent les paysans français.
Plusieurs agriculteurs européens partagent le désarrois des français ; notamment en Allemagne où l’organisation des agriculteurs allemands, principal syndicat agricole du pays, a déclaré que « les agriculteurs allemands ont besoin de protection et de perspectives d’avenir plutôt que de régulations excessives et d’interdictions ». Le Glyphosate pourrait aussi être interdit dans le pays d’ici 2023. C’est d'ailleurs pour cela qu’ils prennent eux aussi la rue.
Aux Pays-Bas aussi se développe une fronde des agriculteurs depuis plusieurs mois.
Source : sputniknews.com