Depuis quelques semaines le marché de la pomme de terre est relativement calme, rapporte Eric Parisseaux, directeur commercial Export et Industrie de la société Vitexport. « Nous avons eu un bon début de campagne en octobre avec une demande soutenue en France et à l’export, mais actuellement la consommation a quelque peu baissé. La demande de l’industrie a, quant à elle, connu un léger sursaut lors des problèmes d’arrachage en Octobre et novembre. Depuis quelques temps, il y a dans l’ensemble plus d’offre que de demande, notamment sur des produits de qualité moyenne. »
Eric ne connait pas exactement les raisons de cette soudaine baisse sur le marché intérieur. « Les températures ne sont pas suffisamment élevées pour représenter un frein à la consommation. Les manifestations sociales qui ont lieu en France ne sont pas non plus uniquement la raison, étant donné que le marché s’était calmé avant ces événements. Nous savons qu’il y a une baisse de la consommation du frais au profit de l’industrie, mais cela n’explique pas tout. L’une des explications plausibles serait une baisse du nombre de promotions sur la fin novembre et le début décembre, et le fait que les grandes surfaces s’orientent de plus en plus sur des petits conditionnements au détriment des sacs en 10 et 25 kilos. De plus, on ne peut pas parler d’un problème de prix, du fait de prix moins élevés que l’année passée à la même époque.
Selon Eric, il faut cependant relativiser cette baisse d’activité sur le marché français qui intervient après un très bon début d’année soutenu par de nombreuses promotions dans les magasins en septembre et octobre. Concernant l’export, nous sommes en évolution constante depuis septembre, mais cela est notamment dû à l’agrandissement de notre portefeuille client et un meilleur sourcing propre.
Vitexport exporte sur de nombreux pays. « Au début de la campagne, il y avait une bonne demande de la Roumanie et une demande plus précoce que d’habitude provenant de l’Italie, de l’Espagne, de la Belgique et de l’Europe de l’Est. Les allemands ont eu une bonne récolte cette année et ont acheté moins que d’habitude. »
D’un point de vue général, la production et la qualité des pommes de terre sont supérieures à l’année passée. « Mais les circonstances sont assez différentes en fonction des zones géographiques. En Europe de l’Ouest, les emblavements sont environ 4,5 % plus élevés qu’en 2018 et le niveau de production est correct. Par contre, on a eu beaucoup de problèmes d’arrachage en cette fin de campagne, notamment sur la Hollande, la Belgique et le Nord de la France. Apparemment, il y a des producteurs qui n’ont pas encore fini l’arrachage à l’heure actuelle. On parle de 15 à 20 % dans la Calaisie et de 5 % en moyenne dans le nord de la France, la Belgique… ».
En Europe de l’Est la production est moins élevée que l’année dernière. « Il y a eu pas mal de problèmes de rendement dus à la sécheresse. » En Europe du Sud, la production espagnole a été remarquable. « Nous avons pu acheter des volumes conséquents en Espagne au début de la campagne, ce qui nous a permis de faire la transition avec les pommes de terre de nouvelle récolte. »
Eric pense que la qualité du produit sera encore une fois l’un des facteurs importants de la campagne. « Comme d’habitude, beaucoup de lots de qualité moyenne arrivent en ce moment sur le marché. Pour l’instant nous avons du mal à les écouler, ce qui pourrait peser sur le marché. Cependant, le déficit de production en Europe de l’Est pourrait également rééquilibrer la tendance. Bien entendu, Il ne faut pas oublier l’industrie qui, comme d’habitude, sera le baromètre du marché de la pomme de terre. Actuellement le marché de la frite est relativement calme avec peu d’achats sur le marché libre. On parle d’ailleurs d’un prix de marché légèrement à la baisse sur ce segment, donc sous les prix de contrat. Sachant que l’on parle d’un niveau de contractualisation supérieur à la campagne précédente auquel viennent s’ajouter des volumes apparemment supérieurs à 2018/2019. Cela nous promet donc une fin de campagne encore pleine d’incertitudes. »
Pour plus d’informations :
Eric Parisseaux
VitExport
e.parisseaux@vitexport.net
www.vitalis-reseau.com