Au cours des dernières années, la superficie consacrée aux pommes de terre de consommation a augmenté de 6,5 % dans les cinq principaux pays producteurs de pommes de terre (EU-04 + Grande-Bretagne). Si une telle augmentation se produit à nouveau cette année, combinée à un rendement moyen, l'équilibre entre l'offre et la demande pourrait entraîner une pression sur les prix pour les producteurs. En Grande-Bretagne (un des pays du NEPG (Groupe des producteurs de pommes de terre du Nord-ouest européen / North-Western European Potato Growers), cette hypothèse ne peut pas encore être formulée.
Le Brexit pourrait avoir une influence sur le flux (entre continent et GB) de pommes de terre et de produits à base de pommes de terre au cours de la prochaine saison, ce qui constitue l'un des défis à venir pour la chaîne d'approvisionnement en pommes de terre.
Pour l'instant, le marché est en équilibre, malgré une récolte (légèrement) plus importante. Dans l'ensemble, la qualité dans les stockages est bonne. On signale cependant des problèmes de germination et de vieillissement prématurés. Le contenu de certains hangars a dû être vendu plus tôt que prévu. Le NEPG se demande quelle sera la quantité et la qualité des stocks à la fin du printemps. Dans certains pays, la qualité en conservation est un défi.
Les stocks évoluent au cours de la saison. Au début du mois de février la Belgique affichait des stocks plus élevés que l'année dernière, mais plus faibles qu'en 2018 selon l'enquête auprès des producteurs publiée cette semaine en Belgique.
Pour la saison prochaine, les contrats ont été signés par les producteurs avec l'industrie de transformation et l’ont parfois été avec une certaine réticence. Dans ces contrats, les prix départ champ
sur le continent sont restés les mêmes ou sont (légèrement) inférieurs à ceux de la saison dernière (première partie de la saison de stockage). Pour le stockage à long terme, les prix augmentent de façon quasi généralisée. La question est de savoir comment les nouvelles restrictions en produits phyto affecteront le prix de revient pour les producteurs avec des coûts de stockage plus élevés. D’autres nouvelles restrictions comme l’interdiction de l'utilisation du diquat vont également avoir une influence sur les coûts.
Comme le CIPC n'est plus autorisé pour la saison prochaine, l'année sera très difficile, techniquement et financièrement, pour les producteurs qui stockent leurs pommes de terre plus longtemps. On
s'attend à ce que l'offre de pommes de terre départ champ (et au-delà !) soit temporairement plus importante en automne, car de nombreux producteurs ne connaissent pas les alternatives au CIPC. Le risque de perte de quantité et/ou de qualité des pommes de terre est particulièrement élevé.
Bien que la demande, provenant principalement de l’industrie de la transformation sur le continent augmente, le NEPG indique que la culture s'est d’avantage développée et que, dans des conditions de
croissance et de récolte moyennes, il pourrait y avoir une offre excédentaire de matière première, en particulier pour les pommes de terre départ champ et la courte période de stockage.
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