A Roumtenga, un village proche de Ouagadougou, Razack Belemgnegre possède une ferme de deux hectares où l’on trouve des plantations de concombres, de fraises et de pommes de terre, mais aussi des arbres fruitiers, un champ de riz, un poulailler et une étable. Ici, l’agriculture durable et l’autosuffisance sont les maîtres mots : la ferme fabrique ses propres semences et engrais, à partir du fumier et du compost.
Razack Belemgnegre dirige aussi « Béo-neere » (« avenir meilleur » en moré), une association de promotion de l’agroécologie et de formation des paysans. Lors du confinement, ils ont vendus des paniers de fruits et légumes : « On n’arrête pas depuis le début de l’épidémie, on a même dû augmenter notre capacité de production », déclare-t-il. « La livraison à domicile nous a sauvés, nous avons pu capter de nouveaux clients. Certains ne connaissaient pas le bio et cherchaient une solution pour s’approvisionner ». D’un point de vue économique, la ferme vend ses produits certifiés biologiques, quasiment au même prix que ceux du commerce.
Au Burkina Faso, près de 80 % de la population vit de l’agriculture et 40 % en dessous du seuil de pauvreté. Le pays est très dépendant des importations de riz, de farine, de lait et d’huile ; d’autant plus que la production locale est fragilisée par la concurrence des groupes alimentaires occidentaux et asiatiques.
Pour Razack Belemgnegre, cette crise a lancé un message clair au pays : « Le coronavirus doit nous servir de leçon, nous ne pouvons plus dépendre de l’extérieur pour nous nourrir ».
Source : ouest-france.fr