Les agents du Service des espaces verts et de l’environnement (Seve) et du Centre communal d’action sociale (CCAS) de la ville de Nantes se sont penchés sur une solution afin de mettre à profit la ville pour aider les familles les plus démunies. « La crise a précipité de nombreux foyers dans la précarité : perte d’emploi, de salaire, détresse sociale et alimentaire… Les associations d’aide alimentaire, qui voient affluer de plus en plus de familles n’ayant plus les moyens de se nourrir et d'accéder à une alimentation saine et de qualité, tirent la sonnette d’alarme », confie Johanna Rolland, maire de Nantes.
Baptisé « Paysages nourriciers », le projet consiste à cultiver des patates, des tomates et des courgettes dans les parcs et jardins de la ville, mais aussi sur les places, à la mairie ou dans les douves du château, tout cela dans le but d’approvisionner en légumes frais et locaux les habitants fragilisés par la crise économique et sociale liée à l’épidémie de Covid-19.
Avec l’explosion de la demande en produits frais locaux, les surplus de légumes habituellement distribués aux associations d’entraide ont été moindres. La ville a donc décidé d’intervenir en convertissant deux parcelles d’1,8 hectares de la pépinière municipale pour cultiver des légumes. A l’automne, elles devraient donner une tonne de pommes de terre, 500 courges et des sillons entiers de haricots secs.
Les massifs de fleurs des parcs et jardins nantais vont également être convertis pour cultiver des tomates, courgettes, bettes à carde, betteraves et choux variés pour l’été, et des patates douces, courges, haricots et maïs pour l’hiver. Les 50 lieux de production disséminés dans la ville représentent 25 000 m² cultivés au total. Les cultures seront faites de manière naturelle, sans aucun pesticide.
Pour la maire de la ville « ces paysages nourriciers ont aussi une vertu pédagogique : suivre l’évolution des cultures, rappeler à quelle saison chaque légume se ramasse, les récolter de manière participative, les redécouvrir et apprendre à les cuisiner pour une alimentation saine, de qualité et locale. À partir des plants et graines semés grâce au soin des jardiniers, et une météo favorable, 25 tonnes de légumes ultra locaux pourront alimenter les Nantais d’ici cet automne. »
L’opération pourrait permettre d’offrir à 1 000 foyers environ 25 kg de légumes chacun, au fil des récoltes saisonnières. Les paniers conçus seront distribués par le biais d’associations de quartier et d’aide alimentaire comme la Banque alimentaire, les Restos du cœur, ou encore le Secours populaire.
Source : metropole.nantes.fr