Depuis 2018, les Bodié cultivent le melon sur un hectare et demi à Aubeterre, au nord de Troyes. L’idée est venue lorsque Baptiste Bodié a rejoint son frère Valentin dans la ferme familiale. Les deux ont repris l'exploitation quand leur père a pris sa retraite.
Mais bien qu’ayant grandi dans la tradition du milieu agricole, ils souhaitent sortir des sentiers battus et se lancent dans plusieurs tests : « le premier test que nous avons décidé de lancer un an après mon arrivée, c’est le melon. Nous avons donc réquisitionné un demi-hectare de notre exploitation pour nos plants de melons. Tout le monde nous regardait de travers et se demandait si nous n’étions pas fous », se souvient Baptiste. Un pari qui a pourtant réussi pour ces jeunes agriculteurs.
« Nous avons décidé d’essayer cette culture car le réchauffement climatique se fait sentir chez nous également, depuis plusieurs années. Nous avons toujours beaucoup d’eau l’automne, hiver et même au printemps mais les étés sont très secs et chauds. Ce climat est propice à des cultures sudistes ou même tropicales. L’idée du melon nous est donc venue naturellement. Et nous avons un côté aventureux. Il fallait que l’on essaye », poursuit-il.
La première vente a eu lieu en août 2019, en direct de leur ferme. Les clients sont venus nombreux pour acheter leur production. « Nous sommes sur un axe routier très passant, nous sommes donc très visibles. L’an dernier les clients se succédaient à notre stand. Ils étaient très curieux », précise Baptiste. « Tous les retours que nous avions sur nos produits étaient extrêmement positifs. On nous a beaucoup parlé du goût sucré. L’avantage d’avoir une petite production comme la nôtre et de la vente directe, c’est que nous cueillons à maturité. Nous n’avons pas à satisfaire les mêmes exigences que les productions de gros volumes du sud qui doivent cueillir plus tôt et dont les fruits peuvent manquer de saveur ».
Cette année, ils ont ajouté d’autres légumes à leur assortiment. « Nous avions envie d’étendre notre production à d’autres produits dits de maraîchage. Nous avons donc poursuivi la culture de melons, mais nous avons rajouté des courgettes, des concombres, des poivrons, des tomates, et plein d’autre légumes ainsi que quelques plans de pastèques ».
L’aménagement de leur magasin artisanal va leur permettre de proposer des produits issus des exploitations voisines dont ils connaissent les méthodes de traitement. « Notre but est de créer un vrai circuit court avec un service de qualité pour nos acheteurs. Si certains produits nous manquent sur l’exploitation, nous voyons avec nos voisins pour vendre leur production. Nous ne voulions pas nous servir à Rungis où la traçabilité n’est pas optimum ».
Source : francetvinfo.fr