Une campagne d’envergure nationale a été menée pour la première fois entre juin 2018 et juin 2019 au sujet des taux de pesticides présents dans l’air. Il s’agit de cerner la présence des composés chimiques dans l'air, à l'état de traces, sans pour autant permettre de savoir quelles peuvent être les conséquences pour la santé.
Dans les Hauts-de-France, c’est l'observatoire Atmo Hauts-de-France qui était en charge des mesures. La région est connue pour ces productions de blé tendre, betteraves industrielles, endives chicons, petits pois et pommes de terre. Quatre capteurs ont été positionnés sur le territoire : deux en milieu urbain, à Lille (Nord) et Saint-Quentin (Aisne), et deux en milieu rural, à West-Cappel (Nord) et Thézy-Gimont (Somme).
Une vingtaine de substances en moyenne ont été détectées sur les quatre sites, avec une prédominance de substances herbicides (83 % à 90 %). La présence de fongicides (8 % à 15 %) et d’insecticides (2 % à 4 %) a été également repérée. « C'est l'équivalent d'un cheveu divisé en 50 mille. Le nano-gramme, c'est la 50 millième part du cheveu », précise Jacques Patris, président d'Atmo Hauts-de-France. Ces taux sont dans la moyenne nationale.
Les concentrations de produits les plus élevées viennent de pesticides utilisés dans les cultures du blé et de pommes de terre. Le triallate, herbicide utilisé pour les grandes cultures de légumes est retrouvé en moyenne à hauteur de 4ng/m3 sur un an. Ces taux varient aussi en fonction des saisons, notamment au printemps, en raison des traitements appliqués au moment de la croissance des végétaux et à l'automne, au moment du traitement des parcelles pour limiter la pousse des mauvaises herbes.
A noter que la présence d’une dizaine de substances interdites dans l'agriculture depuis de nombreuses années a été repérée par Atmo, comme le lindane, un insecticide à large spectre interdit dans les cultures depuis 1998 (depuis 2006 pour d'autres usages).
Par rapport à la santé, « même s'il s'agit de traces, cela ne signifie pas que c'est inoffensif », affirme le laboratoire. « Par ailleurs, le problème d'une micro-particule, c'est qu'elle est capable de se fixer sur des particules plus grosses et donc de pénétrer dans l'organisme par cet intermédiaire. C'est très complexe et cela demande des précautions avant de tirer des conclusions », précise Jacques Patris.
Source : francebleu.fr