A Bruxelles, une jeune entreprise érigée en modèle de l’économie circulaire recycle le marc de café afin de faire pousser des pleurotes en plein cœur de la ville. La champignonnière de 1 000 m² est située dans les sous-sols de l’ancien entrepôt des Douanes belges, appelé aujourd’hui Tour et Taxis.
C’est en Thaïlande que le créateur de PermaFungi a trouvé l’inspiration d’utiliser le marc de café pour faire pousser des pleurotes. La start-up a été lancée en 2014 sous forme de coopérative. Elle affiche une production moyenne d’une tonne de pleurotes par mois, vendue 15 euros/kilo. Les experts du secteur ont salué « l’exemplarité » de l’initiative.
« L’idée n’est absolument pas de faire le champignon d’exception (…) mais un produit qui ait du sens, local et bio. Il faut convaincre nos acheteurs (magasins bio, restaurants, ndlr) de cette valeur ajoutée », indique Julien Jacquet, administrateur délégué de PermaFungi. « C’est un déchet typiquement urbain, disponible tout le temps », précise Malika Hamza, consultante en alimentation durable.
L’entreprise a formé un partenariat avec deux chaînes de restauration, Exki et Le Pain quotidien, pour collecter le marc de café bio. Pour faire pousser les champignons, du mycélium est introduit dans un mélange de marc et de paille, placé dans un sac plastique en forme de boudin, engendrant « la fructification ». Les sacs sont placés dans des chambres froides équipées de vaporisateurs d’eau. Les champignons sont récoltés au bout de 15 jours sur la paroi de ces sacs suspendus à la verticale.
La production dans des caves permet d’« utiliser la chaleur résiduelle du bâtiment. Il y a aussi une réflexion sur l’énergie consommée », confie Malika Hamza. Le résidu de la fructification est ensuite utilisé comme compost dans une ferme de l’agglomération.
Depuis ses débuts, Julien Jacquet dit avoir formé des entrepreneurs qui reproduisent le même schéma à Marseille, Toulouse, au Québec et même en Nouvelle-Calédonie. Il a même lancé des « kits à champignons » pour les particuliers. « On ne va pas remplacer l’agriculture classique, mais c’est essentiel qu’un pays, une ville, sache produire une partie de son alimentation », indique l’entrepreneur. « La majorité des champignons consommés en Belgique provient des Pays-Bas ou de Roumanie. Or, c’est un produit dont la qualité principale doit être la fraîcheur, on peut le produire chez nous ! ».
Source : goodplanet.info