Depuis 2019, 447 exploitations produisent des fruits, des légumes et des céréales biologiques en Ile-de-France. Avec 4 000 hectares supplémentaires par rapport à 2018, cela représente une augmentation de 25 % enregistrée par l'observatoire régional de l'agriculture biologique francilienne. « Avec 89 fermes supplémentaires en bio, 2019 est l'année la plus dynamique depuis 22 ans », confie le GAB (groupement des agriculteurs biologiques) d'Ile-de-France. « L'augmentation en surfaces bio est comparable à l'année précédente. Les exploitations bio représentent 9,4 % des exploitations franciliennes, et 4,2 % de la surface agricole utile régionale. »
Les nouveaux exploitants bio se situent majoritairement en Seine-et-Marne, « département qui concentre 40 % des fermes bio franciliennes », précise le GAB. Il est suivi par l’Essonne et les Yvelines, avec 20 %. Parmi les nouvelles exploitations en bio, on compte 21 créations de fermes émergeant sur 109 hectares, dont la majorité en maraîchage.
Malgré ces chiffres, l’Ile-de-France reste loin derrière l’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine ou l’Auvergne-Rhône-Alpes. Mais elle commence à rattraper son retard au niveau du bio même si cela reste en dessous de la moyenne nationale.
Pour Sébastien Bouet et Sophie Daubin, gérant le Gaec (groupement agricole d'exploitation en commun) « La Ronce » à Marcoussis (Essonne), il n’y a « rien d'étonnant » à ce que l'agriculture bio progresse en Ile-de-France, car « c'est l'avenir ». Le duo qui s’est lancé en 2019 fournit des paniers de légumes bio à 80 familles (40 à Marcoussis, 40 aux Ulis). L’entreprise a été créée relativement rapidement : « Nous avions déjà le soutien de 50 mangeurs, ce qui a facilité les demandes de prêt auprès des banques », raconte Sébastien Bouet. « Avec Sophie, rencontrée lors de notre formation au lycée agricole de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne), nous avions organisé une réunion publique à Marcoussis fin 2018 pour parler de ce qui n'était alors qu'un projet. »
La clé pour la réussite des projets est l'implication des collectivités locales auprès des agriculteurs qui s'installent, tout particulièrement en bio. En effet, Sébastien Bouet et Sophie Daubin auraient eu du mal a s'installer au cœur du triangle vert des maraîchers du Hurepoix sans le soutien de la mairie. « Faire pousser des légumes bio, c'est la seule façon d'être un paysan au XXIe siècle », déclare Sébastien Bouet.
Par ailleurs, 68 exploitations dites conventionnelles se sont tournées en 2019 vers l'agriculture biologique. « Le fait que Valérie Pécresse (NDLR : la présidente Libres! du conseil régional ) ait conservé la prime au maintien des exploitations bio est un des facteurs pouvant expliquer ce dynamisme. Il y a aussi une nouvelle génération d'agriculteurs qui tend à de nouveaux projets, dont le bio », indique Christophe Hillairet, président de la chambre d'agriculture. « La première génération installée en bio était très militante, c'était une bagarre contre l'agriculture conventionnelle. Je pense que le schéma qui consiste à opposer les deux systèmes est révolu. »
Source : leparisien.fr