Placée en redressement judiciaire depuis le 2 septembre, la chaîne de magasins Bio c’Bon vient de voir les premières offres de reprise tomber. Nombreux sont ceux qui ont montré un intérêt pour le rachat de l’enseigne. Parmi eux, Biocoop en partenariat avec l'enseigne Marcel&Fils et le groupe familial Zouari ont déposé un dossier au tribunal de commerce de Paris.
Pour Biocoop, cette reprise signifierait ne pas faire tomber Bio c’Bon « dans l'escarcelle de la grande distribution, on a besoin d'acteurs spécialisés qui soient forts », a indiqué Pierrick de Ronne, patron de l’enseigne. L’offre a été déposée « en complémentarité avec un autre réseau bio spécialisé », Marcel&Fils, une enseigne implantée essentiellement dans le sud-est de la France. Le directeur du leader du marché bio a en revanche déclaré que « la plateforme du groupe et son siège social [les] intéressaient moins ». Une candidature largement soutenue par « l'écosystème bio » ainsi que des « élus locaux, et notamment de la mairie de Paris ».
Du côté de la famille Zouari, l’offre déposée « porte un projet économique et social visant à préserver l’emploi ». Le groupe prévoirait la reprise « de près de 93 % du parc de magasins, de l'entrepôt, de la centrale d'achat et du logisticien en maintenant plus de 92 % de l’emploi ». Un investissement de 70 millions d'euros « intégralement en fonds propres pour la modernisation et la rénovation des magasins » est aussi prévu.
Du côté des géants Carrefour et Casino, s’ils ont confirmé un intérêt certain pour l’enseigne bio, ils n’ont pour le moment pas fait d’offre. « Compte tenu des ambitions de Carrefour dans le bio, il est logique que le groupe étudie le rachat de Bio C'Bon, qui est une très belle enseigne », avait indiqué la communication du groupe Carrefour. Quant au deuxième, Jean-Paul Mochet avait déclaré en fin de semaine dernière « être sur le dossier ».
Quant aux épargnants actuels de Bio c’Bon, c’est-à-dire près de 2 800 personnes représentant 25 % du capital de chaque magasin, les difficultés du groupe risquent de les faire passer en arrière plan. « Les épargnants arrivent tout en bout de chaîne, après les salariés, l’État, les fournisseurs garantis », confie Hélène Feron-Poloni, avocate spécialisée au sein du cabinet Lecoq-Vallon et Feron-Poloni.
La mise en redressement judiciaire de Bio c’Bon SAS vient entacher la garantie en capital, avec un remboursement au bout de cinq ans assorti des intérêts, prévue pour eux à l’origine. « Depuis mars-avril, la société ne renvoie plus les contrats de cession qui permettent de racheter ses parts comme c’est prévu », a indiqué au Figaro une gestionnaire de patrimoine.
Source : lefigaro.fr / mieuxvivre-votreargent.fr