La « tomate de Marmande » vient d’obtenir son qualificatif en tant que marque territoriale. Un premier pas vers l’obtention d’une Indication Géographique Protégée (IGP). En effet, les producteurs et transformateurs se sont lancés dans une course contre la montre pour l’obtention de ce label afin de lutter contre la concurrence étrangère qui pousse la filière dans ses derniers retranchements.
Depuis 2015, une poignée de producteurs et transformateurs locaux, rassemblés au sein de la section tomate de l'Association des Fruits et légume du Lot-et-Garonne (AIFLG), s'est lancée dans l’obtention d’une IGP pour la tomate de Marmande. « Notre objectif, avec l'obtention de l'IGP, est de protéger le nom de Tomate de Marmande, car certains l'utilisent et en profitent indûment depuis bien longtemps. Nous voulons enfin faire reconnaître cette tomate comme étant la nôtre ! », explique Danièle Marcon, productrice et Présidente de l’AIFLG.
Les agriculteurs souhaitent « faire reconnaître la notoriété et la qualité de cette tomate, en lien avec le savoir-faire historique que nous avons sur un territoire lui aussi historique ». En effet, le nom « existe sur cette zone depuis 150 ans ». Il concerne la zone géographique couvrant une grande partie du Lot-et-Garonne, débordant sur la Dordogne, avec Bergerac pour finir au-delà de la frontière girondine sur quelques kilomètres.
La « tomate de Marmande » est cultivée en pleine terre, qu’elle soit issue d’une production destinée à la consommation en tomate fraîche ou d’une production spécialisée sur la tomate pour la transformation. « La culture en pleine terre, c'est important pour l'IGP, c'est ce qui fait le rattachement au terroir », poursuit la présidente.
L’IGP permettrait d'assurer le consommateur sur la qualité et l'origine du produit, en particulier « pour les tomates destinées à la transformation, [où] la concurrence est rude avec des tomates venant du Maroc, de Chine ou d'Algérie », poursuit Danièle Macron. « Cette filière peu à peu se meurt, l'IGP lui permettrait de rester vivante ».
Aujourd’hui, il y a 70 producteurs qui font de la tomate de Marmande, pleine terre pour la transformation. Cela représente « une surface cultivée de 500 hectares, et une production annuelle d'environ 50 000 tonnes ». Le frais reste un marché de niche, avec « 16 producteurs pleine terre pour 15 hectares de tomates et une production annuelle de près de 2 000 tonnes ».
En attendant l’IGP, la marque « Tomate de Marmande » a été créée. Lancée en février dernier, avec le Département du Lot-et-Garonne et la coopérative Val de Garonne, la marque permettra de protéger quelque peu la culture par l’apposition d’un logo rouge sur les produits.
Du côté de l’INAO, l’un des freins à l’IGP serait l’existence d'une variété de tomate appelée Marmande, un nom sans rapport à un territoire. L’AIFLG clame que « le consommateur associe d'ores et déjà le nom de Tomate de Marmande à un territoire donné voire pour certains d'entre eux, qu'il bénéficie déjà d'une reconnaissance légale ».
Dans sa démarche, l’AIFLG a organisé une journée de mobilisation le 11 septembre dernier afin de sensibiliser « des élus locaux, du Département, de la Région, et des autres partenaires du territoire pour avoir leur soutien et pour qu'ils appuient notre démarche auprès de l'INAO. Car au-delà des producteurs, il y a bien un intérêt pour l'ensemble du territoire à obtenir ce signe de qualité et d'origine. »
Source : aqui.fr