Alors que la cueillette des champignons bat son plein dans plusieurs régions de France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié une alerte dans laquelle elle déconseille de consommer « des champignons identifiés via une application de reconnaissance » à cause du risque élevé d’erreurs.
« Contrairement aux applications permettant d’identifier des plantes, les applications d’identification de champignons ne sont pas au point. Parmi les 2 000 intoxications rapportées aux Centres antipoison l’an dernier – dont 57 % en octobre 2019 – plusieurs sont survenues après l’utilisation d’une appli », indique Gaël Le Roux, pharmacien toxicologue au Centre antipoison Grand Ouest. « Nous avons eu des cas de Bolets Satan confondus avec des cèpes, d’inocybes avec des mousserons, sans oublier l’amanite phalloïde que l’on peut prendre pour une coulemelle. »
Sur 3 000 espèces de champignons disponibles en France, seulement une centaine d’espèces est comestible ; « une autre centaine est potentiellement toxique et une vingtaine, mortelle », précise le pharmacien. « Les intoxications recensées l’an dernier étaient pour la plupart de faible gravité (troubles digestifs) mais dans vingt-quatre cas, le pronostic vital a été engagé et trois personnes sont décédées. »
Il faut aussi faire attention à ne jamais récolter des champignons proche de zones telles que des routes, des champs cultivés ou des zones industrielles. En effet, les champignons agissent comme des éponges à polluants. Il est par ailleurs toujours préférable de faire contrôler sa récolte par un professionnel avant de la consommer. « Enfin, ne consommez jamais vos champignons sauvages crus mais toujours bien cuits, et consommez-les dans les 48 heures qui suivent la récolte », conclut Gaël Le Roux.
Source : ouest-france.fr