À Kerautem, Rachel Marquet exploite depuis 2008 un verger de six hectares avec des méthodes naturelles. « Je travaille beaucoup à l’intuition », confie-t-elle. « J’écoute aussi beaucoup les témoignages des autres producteurs sur leurs pratiques, je pioche des idées… »
Après dix ans dans le secteur bancaire, Rachel Marquet a repris une partie de l’exploitation familiale. Elle est la 4ème génération d’arboriculteurs aux Coudréaux à Feins. « Le verger était déjà en agriculture raisonnée et je souhaitais passer en bio dès mon installation. Mais il m’a en fait fallu acquérir davantage de compétences avant, apprendre mon métier. Mon père m’a aidée à me former. J’ai fait mon stage d’installation aux Vergers de l’Ille à Saint-Grégoire qui sont en bio. Sur mon exploitation, j’ai progressivement réduit les intrants et mis en place des techniques alternatives. Je suis passée en bio en 2016. Cela n’a pas été facile car après une chute de production, j’ai subi des pertes liées au gel en 2017 et 2019 », confie-t-elle.
La moitié du verger est en Reinette d’Armorique avec onze autres variétés : « En général, je mets 50 % de Reinette d’Armorique dans mes remorques destinées aux jus de pommes. Cette variété convient bien. En arboriculture, on réfléchit la stratégie sur trois ans. On doit se rappeler de ce qui s’est passé lors de la dernière campagne et préparer l’année N + 1 ».
6 à 10 saisonniers travaillent pour l’éclaircissage et 8 à 10 pour les récoltes. « Désormais, je ne fais plus d’éclaircissage chimique. Nous passons l’outil rotatif Darwin qui est suivi d’un éclaircissage manuel entre mi-mai et mi-juin », confie l’agricultrice. En plus de la taille hivernale, viennent s’ajouter des tailles d’égourmandage en juin pour réduire la vigueur de certaines variétés ou des tailles en vert en été pour favoriser le rayonnement sur les fruits.
En ce qui concerne la gestion des maladies et ravageurs, Rachel Marquet utilise des mesures prophylactiques telles que l’ajustement de la fertilisation, la destruction des feuilles mortes à l’automne et des tailles contaminées, ainsi que les applications de biostimulants. « Sur le carpocapse, j’utilise uniquement la confusion sexuelle qui fonctionne bien ». Par ailleurs, « le site est entouré de haies qui peuvent en abriter. À l’avenir, je vais tester des couverts végétaux à base de légumineuses et de plantes mellifères. Ils permettraient d’attirer les pucerons et donc les auxiliaires avant les attaques habituelles. »
Source : paysan-breton.fr