La France et le Maroc ont mis en place un protocole sanitaire et diplomatique « exceptionnel » afin de faire venir 829 saisonniers pour la récolte des clémentines. Des tests Covid ont été organisés au départ du Maroc et à l’arrivée en Corse, afin d’assurer la sécurité de tout le monde. Seule une dizaine de saisonniers ont été testés positifs et immédiatement isolés. Les autres ont rejoint les 90 exploitations qui les attendaient.
« Sans eux, on n’aurait pas pu rentrer 40 % des fruits. Ça aurait été catastrophique », confie François-Xavier Ceccoli, producteur et président du groupement Corsica comptoir. Plusieurs annonces avaient été postées à Pôle Emploi pour les candidats français sans être pourvues. « Les Marocains que nous accueillons viennent en Corse depuis des années. Ils sont formés à ces techniques. Nous les connaissons tous. Ils reviennent tous les ans, pour la plupart sur les mêmes exploitations », poursuit l’homme à la tête du groupement de 70 producteurs.
La cueillette de la clémentine est effectuée à la main afin de conserver quelques feuilles attachées à chaque fruit. Cela permet de distinguer les clémentines insulaires des autres. La maîtrise de la taille des arbres par les ouvriers est nécessaire. « Trop taillés, on n’a pas de récolte, pas assez taillés, on a trop de fruits et trop petits. C’est un vrai travail, et comme il n’y a pas d’agrumes en France, à l’exception de la Corse, il n’y a pas de tradition de taille comme pour la vigne par exemple », explique le producteur. Les travailleurs spécialisés touchent le Smic avec des heures supplémentaires majorées. « Ils sont logés et leur voyage aller-retour est pris en charge » par l’exploitation.
« Cette année, les arbres sont chargés, donc le calibre est plus petit, ce qui est un peu plus compliqué à vendre, et le marché tire moins, il y a un effet Covid, on est sur une diminution d’environ 20 % des ventes par rapport à un marché normal », explique François-Xavier Ceccoli. La récolte devrait atteindre les 27 000-28 000 tonnes, « alors que l’année dernière on était plutôt à 20 000 ».
La majorité des clémentines vendues en France vient d’Espagne et du Maroc. Le premier pays produit annuellement entre 1,3 à 1,4 million de clémentines. Les produits français sont donc un marché de niche.
Source : lafranceagricole.fr