Si le Tarn-et-Garonne a fait ses preuves au niveau de la culture des pommes, des melons, des prunes et des raisins, on le connait probablement moins pour ses kiwis… Mais aujourd'hui, de nombreux pomiculteurs cultivent le kiwi vert afin d’assurer, grâce à lui, une activité de fin de saison.
Avec 12 800 tonnes de kiwis produites en 2019, le département est le premier producteur de la région Occitanie. Développés dans les années 80 par deux chercheurs du lycée agricole de Capou autour des variétés Belle de Chine et MontCap, les kiwis tarn-et-garonnais représentent un quart de la production nationale.
Voilà trois ans que Sébastien Rispe s’est lancé dans le kiwi avec son associé Christian Capeyrou, en reprenant une exploitation de 60 hectares. « C’est une culture très technique et passionnante. Commercialement, ce fruit jouit d’une excellente image auprès des consommateurs bien meilleure que la pomme. Ils voient en lui un fruit excellent pour la santé, qui apporte des vitamines pour l’hiver. La demande est plus forte que l’offre en France ce qui maintient des prix à un bon niveau », indique-t-il.
La culture du kiwi n’est possible que dans certaines régions d’Europe (l’arc méditerranéen). Leurs produits ne connaissent donc pas la concurrence de pays tels que la Pologne et l’Ukraine, qui inondent le marché de produits à prix cassés, notamment avec la pomme.
La Chine est le premier producteur mondial avec 2 millions de tonnes, suivie par l’Italie avec plus de 500 000 tonnes. La Grèce arrive après avec 265 000 tonnes. Mais « les rapports de force changent depuis ces cinq dernières années avec l’arrivée d’une maladie destructrice sur les plantations italiennes », indique Jean-François Larrieu, technicien à la Chambre d’agriculture de Tarn-et-Garonne. « Appelée Moria, personne ne sait comment la neutraliser ni même l’anticiper. Les racines s’atrophient et l’arbre meurt soudainement durant des épisodes de fortes chaleurs. L’Italie est très impactée par ce phénomène et voit sa production baisser. Cela profite actuellement à nos producteurs qui récupèrent des parts de marché au niveau national ».
Cette bactérie menace la culture européenne de kiwis. Les producteurs d’Occitanie sont inquiets : « Nous sommes très vigilants face à cette bactérie. On essaye de protéger les plaies du kiwi par des traitements au cuivre mais le combat demeure inégal. Cette bactérie menace grandement nos plantations. Certains investissent sur des bâches pour protéger leurs fruits du PSA ou de la Moria mais le coût de production explose ». Pour l’instant, seuls 6 % des vergers du département sont protégés.
Source : ladepeche.fr