Des discussions sont en cours avec la Commission européenne au sujet de l'équivalence des pays tiers pour le matériel végétal de reproduction, des interdictions phytosanitaires et des modifications du protocole de l'Irlande du Nord. Dans l'état actuel des choses, le Royaume-Uni n'a pas obtenu l'équivalence complète avec un pays tiers, mais l'UE a voté la levée d'un certain nombre d'interdictions phytosanitaires, selon une déclaration de l'AHDB.
Pommes de terre de conservation
L'UE a voté au sein de la commission PAFF (plantes, animaux, aliments pour animaux et denrées alimentaires) la levée de l'interdiction des pommes de terre de consommation destinées à l'exportation vers l'UE et l'Irlande du Nord. Cela permet l'exportation de pommes de terre de consommation du Royaume-Uni vers l'UE et du Royaume-Uni vers l'Irlande du Nord à partir du 1er janvier 2021.
Pommes de terre de semence
Les plants de pommes de terre appartiennent à une catégorie différente de celle des pommes de terre de consommation et les exportations de plants de pommes de terre ne seront plus possibles du Royaume-Uni vers l'UE ou de la Grande-Bretagne vers l'Irlande du Nord à partir du 1er janvier 2021. L'UE a confirmé qu'elle n'acceptera pas l'argument d'une modification permanente de l'interdiction des plants de pommes de terre. Cela s'explique par le fait qu'il n'y a pas d'accord pour que la Grande-Bretagne s'aligne de manière dynamique sur les règles de l'UE comme le fait la Suisse. Les discussions sur l'équivalence avec les pays tiers resteront ouvertes, mais rien ne devrait se produire avant la fin de l'année 2021.
En tant qu'État membre de l'UE, la Grande-Bretagne a exporté 30 000 tonnes de semences vers le continent européen chaque hiver, dont environ 20 000 tonnes cultivées en Écosse pour une valeur de 13,5 millions de livres sterling.
Robert Doig, directeur du sélectionneur de semences de pommes de terre Caledonia Potatoes, a déclaré qu'il était peu probable que l'UE autorise un jour les exportations de semences britanniques, « Je ne pense pas que nous allons entrer dans l'Union, certainement pas à court terme. Ce n'est pas parce que nous avons exporté pendant des années que ça va être simple. »
« Nous avons déjà accordé à l'UE une dérogation pour exporter des plants de pommes de terre au Royaume-Uni ce printemps, il est clair qu'il y a là une injustice manifeste. Il faut donc que quelque chose change, soit nous devons être autorisés à exporter vers l'UE, soit l'UE doit se voir interdire l'exportation de plants de pommes de terre vers le Royaume-Uni. »
« Nous avons besoin de clarté et nous en avons besoin rapidement car si les producteurs britanniques doivent fournir toutes leurs pommes de terre de semence au marché britannique en 2022, ils devront procéder dès maintenant à des ajustements pour les semis du printemps 2021. »
Un accord commercial de continuité avec l'Égypte devrait continuer à protéger le plus grand marché unique pour les exportations britanniques. Le Royaume-Uni fournit également des pommes de terre de semence à l'Israël, au Maroc et aux îles Canaries, entre autres, et il semble que des accords de continuité soient en place pour ces marchés.
Robert affirme qu'il a réussi à faire entrer jusqu'à 80 % des semences de cette saison sur le marché de l'UE avant la nouvelle année, mais il existe des variétés en cours de développement qui étaient censées aller dans l'UE pour des essais et qui ne peuvent plus être exportées. Ce sera l'un des grands défis pour les sélectionneurs, car l'investissement dans les nouvelles variétés représente un coût important.
« Nous ne pouvons pas nous permettre de doubler les frais d'essai et de développement, c'est déjà une activité à haut risque et à fort investissement. Si nous ne sommes pas sûrs de pouvoir exporter vers l'UE à l'avenir, il n'est tout simplement pas possible d'investir dans des variétés destinées à ce marché. »
Pour plus d'informations :
Robert Doig
Caledonia Potatoes
Tél. : +441738 446 723
robert@caledoniapotatoes.com