Avec la mise en application du Brexit, l’Irlande cherche à trouver des moyens d’éviter de passer par le Royaume-Uni pour l’acheminement de ses produits vers l’Europe continentale. Le but est d’éviter le plus possible les embouteillages aux frontières suite à la nouvelle réglementation en place.
Malgré l’accord commercial, rien ne garantit une fluidité aux frontières. « Les déclarations, les contrôles réglementaires... seront désormais à prendre en compte parce que le Royaume-Uni a quitté l’UE », précisait en début de semaine Tom Talbot, responsable des douanes au port de Dublin. « Il y aura des retards ».
Afin de rester à l'intérieur du marché unique et de l'union douanière, les transporteurs irlandais explorent donc de nouveaux trajets. Le port de Rosslare Europort, dans le sud-est de l’île, propose déjà 28 trajets par semaine à destination ou en provenance du continent, contre une dizaine par le passé. D’ailleurs, la compagnie maritime suédoise Stenaline à déjà doublé ses trajets avec ce port depuis le mois dernier.
Dans la même lignée, la compagnie danoise de transport maritime de marchandises DFDS y a ouvert une nouvelle desserte vers le port de Dunkerque, qui rencontre un vif succès. Le cumul de ces nouveaux trajets a fait plus que doubler le trafic de fret vers l’Europe continentale. « La demande pour ces services a été extrêmement forte », a souligné Rosslare Glenn Carr, directeur de port de Rosslare Europort.
En cas de perturbations post-Brexit, les autorités irlandaises ont demandé aux entreprises de logistique de « se préparer à basculer vers des trajets directs vers le continent », même si cela représente une durée de voyage plus longue.
Chaque année, 3 millions de tonnes de fret venues d’Irlande sont acheminées par plus de 150 000 camions utilisant le « passage par le Royaume-Uni ». Ils montent dans les ports irlandais à bord du ferry qui les conduit sur le sol britannique où ils rejoignent ensuite les centres d'affrètement du sud-est de l'Angleterre, avant de terminer leur trajet vers le continent.
Entre le ralentissement des échanges après la période des fêtes et les restrictions liées à la pandémie, le port de Dublin n’a pas encore repris son trafic normal. De plus, certaines entreprises ont réalisé des stocks en décembre par crainte d'encombrements post-Brexit. Il faudra donc encore attendre quelques semaines pour constater quelle sera la véritable situation aux frontières.
Source : ouest-france.fr