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Pierre-Antoine Billaud (IDMAT) - François Idiart (SARL Bibaye) :

« Travailler protégé, c’est travailler l’esprit tranquille »

La culture de l’actinidia, assez récente dans l’hexagone, a tendance à s’amplifier sur les dix dernières années. Débarquée en 1964, pour la première fois en Aquitaine et plus précisément dans la ville de Peyrehorade, cette famille de fruitiers est composée de 5 variétés de liane. Les différentes lianes de l’actinidia donnent un fruit bien connu : le kiwi. On y retrouve : le kiwi Vert, Jaune, rouge et les mini kiwis.

Selon l’INSEE, 3kg en sont consommés par foyer et par an. Ce fruit aux vertus antioxydantes place la France comme 3ème producteur européen avec une production de 63 174 tonnes, derrière l’Italie et la Grèce. François Idiart (SARL Bibaye), producteur dans le village de Sorde-l'Abbaye dans les Landes, parle de cette culture.

Depuis quand exercez-vous ce métier ?
« Notre entreprise a été créée il y a 25 ans mais nous sommes kiwiculteurs depuis bien plus longtemps. »

Qu’est ce qui a évolué dans votre métier ?
« La surface de production (rire) ! Nous avons aujourd’hui 43 hectares plantés de différentes variétés de kiwis, principalement les kiwis verts (Hayward), les jaunes (Oscar Gold) et les Baby kiwi (kiwai). La demande est forte, nous devons augmenter nos productions et surtout les sécuriser pour payer nos charges annuelles. Donc nous renouvelons et plantons pour une culture intensifiée depuis 4-5 ans. La demande est plus forte, mais l’exigence de nos clients aussi. De fait nous sommes plus soucieux de la qualité de nos fruits pour la commercialisation. Et le métier a changé en ça, car on prend plus de temps pour prémunir nos vergers des risques. »

Les producteurs de fruits sont souvent montrés du doigt pour appliquer des produits phytosanitaires qui protègent les récoltes. Traitez-vous pour prévenir des risques ?
« Tout d’abord il faut rappeler que les producteurs de fruits traitent pour préserver leur production. Tenant compte de l’évolution permanente de nos charges fixes, il est très important de pouvoir sortir du volume évidemment, et surtout de le valoriser. Les traitements cupriques effectués avant floraison sont de la prévention qui aide à la bonne cicatrisation des diverses plaies souvent dues au climat.

Pour ma part, nos kiwis ne demandent pas beaucoup de traitements, c’est un fruit résistant …sauf au gel. Donc on utilise l’aspersion pour lutter contre le gel.
Nos plus gros problèmes sont : le vent, la grêle et les excès d’eau qui véhiculent des maladies (dégât sur fleurs et fruits), le Pseudomonas et certains ravageurs. »

Quelles sont les contraintes à produire du kiwi ?
« Les mêmes que celles des producteurs d’autres fruits. Nous effectuons toutes les actions de préparation du terrain pour l’enrichir et le drainer, les actions de taille et d’éclaircissage comme n’importe quel producteur. Je dis que le gel impacte cet arbre, mais une des grosses contraintes est l’irrigation. C’est pour ça que la qualité est excellente dans notre région (ndlr : la Nouvelle-Aquitaine est la région où il pleut le plus en volume par an). »

Donc les contraintes sont les mêmes et l’actinidia n’est pas sensible aux aléas climatiques ni aux insectes, puisque vous ne traitez pas ?
« Si aussi. Mais on oublie un peu car nous sommes protégés par les filets que nous disposons autour de notre verger. Comme je dis souvent : « Travailler protégé, c’est travailler l’esprit tranquille ». Au point que l’on oublie les facteurs extérieurs.

Un insecte à fait son apparition depuis 2018, la punaise diabolique et elle nous embête. Elle pique le fruit, son goût ne change pas, mais sur l’aspect intérieur, des points blancs sont présents. Les fruits ne sont plus commercialisables. Donc on met des filets de maille très serrée pour éviter qu’elle ne rentre dans notre verger. On va même entourer notre parcelle avec des façades enroulables pour ne pas impacter nos habitudes de travail (mécanisation, accessibilité).

Autrement l’arbre est sensible au pseudomonas (PSA) qui est une bactérie véhiculée par l’eau et qui pénètre par les plaies. Cette bactérie est présente depuis 2010 mais depuis longtemps dans d’autres Pays, et peut se propager rapidement sur nos arbres (grêle, casse de branche…). »

A quoi servent vos filets ?
« Principalement à briser l’intensité du vent, et à éviter la grêle ! Le vent est un fléau, car lorsque les tiges de l’actinidia sont chargées en fruits et que le vent souffle, les branches peuvent casser. Quand bien même la branche ne casse pas, les kiwis peuvent s’entrechoquer et les frottements les rendent invendables. Les jeunes branches, productrices de l’année suivante, sont très fragiles au vent, et en cassant la plaie laissée est une porte d’entrée pour le PSA.

Le filet au-dessus et en pourtour de parcelle comme brise-vent devient indispensable ! On fait d’une pierre deux coups en se protégeant de la punaise et du vent avec la maille resserrée.

Il en est de même pour la grêle. L’impact de grêlons marque les branches ou les fruits qui sont invendables et crée en plus un point d’entrée au PSA. »

Une phrase pour finir ?
« Le kiwi est un fruit d’avenir puisque la France ne produit que 30 % de la consommation nationale annuelle. L’évolution des conditions climatiques permet de diversifier les variétés et on le voit avec plusieurs nouvelles plantations sur les bonnes terres irrigables. Alors, mangez du kiwi sans modération (rire). » 

Pour plus d’informations :
Pierre-Antoine Billaud
Technico-Commercial et Chargé de Communication
IDMAT
Tél. : 05 49 95 23 39