La société BioDemain, basée à Lille, a décidé de soutenir les agriculteurs en phase de conversion au bio.
La conversion d'une exploitation au bio demande du temps et de l'argent. Trois ans sont nécessaires pour l'obtention du label et l'élimination de tous les pesticides. Les coûts augmentent également pour l'exploitant : semences plus chères, main-d'œuvre pour désherber et rendements en baisse. Des coûts qu'il ne peut répercuter sur les prix de vente tant qu'il n'est pas certifié bio. « Ses coûts sont jusqu'à deux fois et demie plus élevés », souligne Maxime Durand, cofondateur de BioDemain avec Stéphane Delebassé.
Pour soutenir les agriculteurs en transition, BioDemain achète leur production 80 % plus cher que dans le circuit conventionnel. « Soit le producteur sait transformer le produit et nous le rachetons, soit nous trouvons les transformateurs partenaires à qui nous donnons des recettes et récupérons le produit fini pour le commercialiser ». Pour ce faire, la jeune entreprise vient de réunir 1,2 million d'euros dont la moitié en dette bancaire. Le reste grâce au financement participatif sur la plateforme Lita.co (225 000 euros), au fonds d'investissement Makesense (100 000 euros), à Nord France Amorçage (125 000 euros), la société Ulteria (50 000) et des business angels (100 000 euros). « Cela nous permettra d'accompagner plus d'agriculteurs et, surtout, de recruter dans la logistique, la distribution et la communication, car il nous faut faire un gros travail explicatif auprès du consommateur final ».
Les produits sont ensuite distribués par des magasins partenaires (Biocoop, naturéO ou Naturalia, etc.) sous un packaging propre pour expliquer la démarche. « Ce jus de pomme n'est pas (encore) bio ».
La commercialisation a commencé en septembre 2019 et a accompagné une trentaine de producteurs sur l'année 2020. La société a pour objectif d'en soutenir une centaine cette année et jusqu'à 500 en 2022.
Source : lesechos.fr