« Monique Lacroix, professeure à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), a mis au point avec son équipe une pellicule capable de prolonger jusqu’à 12 jours la préservation des fraises, un fruit reconnu pour être fragile, mais aussi de les protéger contre les moisissures et certaines bactéries pathogènes. »
Ce nouveau film est réalisé à partir de chitosane, une molécule naturelle obtenue après dégradation de la chitine (polymère issu de la carapace de crustacés). « La chitine est ce qui permet la rigidité de la carapace », indique Monique Lacroix, professeure titulaire-chercheure à l’INRS dans les Laboratoires de recherche en sciences, appliquées à l’alimentation (LABO-RESALA) et du Centre d’irradiation du Canada (CIC). « Si on dégrade ce produit, on obtient du chitosane, un polymère qui est plus flexible et plus soluble aussi. »
« Les produits de dégradation de la chitine ont aussi des propriétés antimicrobiennes qui varient en fonction de la grosseur des molécules. Ils sont reconnus principalement pour leurs propriétés antifongiques. Ils inhibent donc assez facilement les moisissures. De là l’intérêt de les utiliser pour les fruits et les légumes. On croit même qu’ils pourraient être servir pour les fromages. »
Selon Monique Lacroix, « les vapeurs d’huiles essentielles du film protégeaient les fraises en ayant un effet synergétique avec les nanoparticules ce qui augmentait le temps de préservation. Car lorsque le film entrait en contact avec les fruits, le chitosane et les nanoparticules empêchaient le développement de moisissures et de bactéries pathogènes en surface. L’équipe de recherche a d’ailleurs testé sa pellicule d’emballage sur quatre cultures microbiennes, soit l’Escherichia coli (E-coli), Listeria monocytogenes (Listeria) Salmonella typhimurioum (salmonelle) et Aspergus niger, une moisissure très résistante qui occasionne beaucoup de pertes dans les fraises. Finalement à cause de sa composition, le nouveau film est aussi biodégradable. S’il est enfoui, il sera dégradé par les bactéries que l’on retrouve dans le sol. »
Lors de l'étude, des fraises ont été emballées avec le film bioactif puis irradié. « Et nous avons eu des synergies entre les deux. Après 12 jours, 50 % des fraises qui n’avaient pas été emballées avec notre pellicule et qui n’avaient pas été irradiées étaient moisies. Ce pourcentage chutait à 38 % pour les produits emballés avec le film fait de chitosane, d’huiles essentielles et de nanoparticules d’argent. Mais si on ajoutait l’irradiation, on limitait les pertes à 20 %. »
Source : lesoleil.com