Le spécialiste en semences potagères, Bejo, publie un article prospectif sur « Les estimations des récoltes d'oignons ».
Selon la législation, la publication des estimations provisoires des récoltes est une obligation européenne, ce qui déclenche, chaque année, des discussions sur le rendement réellement récolté et la quantité exportée. Cor Pierik du CBS, organisme indépendant de la statistique, explique comment sont effectuées ces estimations afin d'obtenir des chiffres les plus fiables possibles à disposition des producteurs et du commerce, notamment dans le secteur de l'oignon.
Estimations des récoltes d'oignons
Selon la législation, la publication d'estimations provisoires des récoltes est une obligation européenne, explique Cor Pierik, économiste agricole au CBS. Les estimations provisoires et définitives des récoltes sont des données objectives sur la superficie et les rendements des cultures arables, explique-t-il. Les estimations des récoltes sont calculées sous leur forme actuelle depuis 1997. D'après Cor Pierik, il est important que les producteurs et le commerce disposent de chiffres fiables. « Le CBS est un organisme indépendant qui met à disposition des informations statistiques pour tous au même moment. Nous n'avons aucun intérêt commercial. Ainsi, aucune partie ne risque de commettre une opération d'initié. Cela me semble particulièrement important pour le secteur de l'oignon. »
Prévisions de rendement
Les estimations provisoires publiées en août et octobre s'appuient sur les informations de la déclaration combinée des surfaces cultivées par culture arable et les informations de Delphy sur les rendements (attendus) par hectare. Le CBS connaît la superficie, les personnes de contact de Delphy font une estimation des prévisions en matière de rendement, conjointement avec les producteurs d'oignons. Aucun essai d'arrachage commun n'est mené. C'est sur la base des expériences des années passées qu'une estimation provisoire du rendement par hectare est calculée. En 2018, des essais d'arrachage d'oignons de semis ont été effectués pour compléter cette méthode d'estimation qualitative. Mais cela n'a pas permis d'obtenir de meilleurs résultats. L'estimation définitive des récoltes de janvier à mars s'appuie sur les chiffres d'une étude par sondage réalisée par le CBS parmi les entreprises agricoles. Il s'agit d'une enquête menée auprès de 4 000 des 18 000 entreprises environ au total qui appartiennent à la population d'observation selon la déclaration combinée. Pour obtenir les résultats définitifs, la superficie cultivée est diminuée de la superficie n'ayant pas été récoltée. « Lors des estimations provisoires, les oignons sont encore (en partie) dans le sol. Les conditions météorologiques qui se présentent après cette période peuvent encore impacter le rendement », explique Cor.
Pas de pics
L'économiste agricole comprend les critiques émanant du secteur sur la superficie d'oignons semés et les oignons récoltés, tout comme les inquiétudes liées à l'influence des chiffres, au risque d'avoir un effet négatif ou positif sur les prix. Pourtant, selon lui, aucun organisme n'est plus objectif que le CBS du fait que le bureau est totalement indépendant.
Cor Pierik : « À leur arrivée, les données sont contrôlées au niveau 'micro' afin de détecter et corriger les erreurs manifestes. Une analyse ultérieure vérifie la vraisemblance des données contrôlées, notamment par le biais de contrôles de relation et de comparaisons avec l'année précédente. Pour une culture comme celle des oignons, un intervalle de confiance de 95 pour cent s'applique. Le CBS a regroupé les chiffres des huit dernières années : nous avons fait quatre surestimations et quatre sous-estimations. Nous en avons conclu que l'estimation provisoire des récoltes n'était pas systématiquement mensongère. Nous vérifions en permanence que les chiffres ne présentent pas de pic important. » Dans la pratique, il peut arriver que 50 000 à 75 000 tonnes d'oignons soient estimées en plus ou en moins par rapport à la production réelle. Cela peut représenter jusqu'à trois semaines d'exportations en plus ou en moins. Même pour le CBS, il est donc essentiel d'obtenir les meilleurs chiffres qui soient, afin de pouvoir réaliser des pronostics aussi proches que possible des chiffres réels, explique l'économiste agricole.
Le CBS n'analyse pas les chiffres des exportations pour vérifier que les chiffres des rendements correspondent aux quantités exportées. Trop de facteurs d'incertitude peuvent influencer ces données pour pouvoir effectuer un contrôle strict, ajoute-t-il. « Pour cette raison, nous devons savoir précisément quel pourcentage d'oignons est exporté, quelles sont les pertes, combien de kilogrammes sont perdus dans les cellules frigorifiques à cause de l'humidité par exemple. Il peut y avoir tellement de complications qu'il est impossible d'aboutir à une analyse précise. »
Les échantillons de De Groot En Slot
De Groot en Slot récolte quelques m² d'oignons, souvent juste avant que le producteur ne fasse sa récolte. Ils sont ensuite placés en conservation, puis ils sont triés et mis en caisse. Il en ressort des kilogrammes nets. Le CBS utilise-t-il ces 450 échantillons ? Non, avoue Cor Pierik. « Mais si De Groot en Slot souhaite partager ces données avec nous, nous nous tenons évidemment à leur disposition. Nous pouvons traiter et intégrer ces données en toute confiance. Nous pourrons ainsi déterminer si elles fournissent des informations complémentaires utiles pour notre étude. Si nous voulons réussir à améliorer nos chiffres, nous devons être prêts à utiliser ces données. À l'heure actuelle, les résultats des estimations des récoltes sont si fiables et ciblés que nous pouvons indubitablement leur octroyer le label CBS. »
Pour plus d'informations :
https://www.bejo.fr/