L’abricot Français connait actuellement un pic de production, bien que modéré en termes de volume compte tenu de l’impact du gel sur la récolte cette année. La production française d’abricots 2021 sera en effet présente en faible volume jusqu’au début du mois d’août. « Ce pic correspond à la production actuellement forte des zones Gard-Crau et Roussillon. Zones de production qui contrairement au Rhône-Alpes, ont été moins touchées par le gel et dans lesquelles les vergers ont été protégés », explique Raphaël Martinez, directeur de l’AOP Pêches et Abricots de France.
Crédit photo / Anthony Majacone
Une offre qui va diminuer dans les prochains jours
En effet cette année, le gel aura durement touché la production d’abricots, qui ne s’élèvera pas à plus de 30 ou 40 % des volumes initialement prévus. « Certaines variétés comme le Bergeron principalement cultivé dans la Vallée du Rhône, ont été sévèrement impactées. La récolte ne représentera que 10 à 20 % du potentiel. Nous savons d’ores et déjà que dans une semaine, nous manquerons d’abricots et que les volumes diminueront jusqu’à fin juillet qui marquera aussi la fin de la saison ».
Une consommation impactée par la conjonction de trois facteurs
Mais malgré un manque d’offre française sur le marché, la demande reste insuffisante : « Ces derniers jours, nous avons subi la conjonction de trois phénomènes défavorables à la consommation, à savoir une mauvaise météo, des prix élevés et une période de fin de mois. Le mauvais temps généralisé sur tout le territoire français ces deux dernières semaines a eu pour effet de ralentir la demande des fruits et légumes d’été comme le melon, la pastèque et les fruits à noyau. Les prix élevés sont également un frein à la consommation et nous savons que les Français dépensent moins en fin de mois. Par ailleurs, comme nous avons peu d’abricots depuis le début de la récolte tant en volumes qu’en références, ils sont mis dans les rayons à des proportions inhabituellement basses. Le manque d’offre ne pousse donc pas les chefs de rayon à faire des têtes de gondole, ce qui n’incite pas non plus à la consommation ».
Un marché qui devrait se rééquilibrer incessamment sous peu
Bien que la situation soit compliquée, elle devrait vite s’améliorer : « Tout d’abord, une météo favorable est attendue dans les prochains jours. Par ailleurs, des opérations d’animation et de promotion des produits sont prévues et mettrons ainsi en avant les abricots en termes d’espace et de prix. Et enfin, nous entrons en début de mois, ce qui est en général propice à la consommation. Sans compter que cette semaine risque d’être plus faible en apport que la semaine dernière ».
Une situation dramatique pour beaucoup de producteurs
Si certains arboriculteurs ont été moins touchés par le gel et ont pu limiter les dégâts en protégeant leurs vergers, beaucoup se retrouvent dans une situation très délicate : « Dans le Rhône-Alpes, c’est quand même la quatrième année consécutive que les producteurs sont touchés par des accidents climatiques liés au gel ou à la grêle. Ce qui psychologiquement et économiquement parlant est très difficile. Cela va forcément avoir un impact sur les surfaces d’abricotiers cultivées, avec des abandons de cultures et des arrachages. Et comme nous ne sommes pas dans une dynamique de plantation ces trois dernières années, nous risquons de voir les volumes d’abricots français diminuer les prochaines années ».
Les principaux enjeux de la production française d’abricots
Selon Raphaël Martinez, les enjeux de la production française d’abricots sont écrits depuis quelques années et sont de deux ordres : « D’une part, il faut trouver un équilibre sur le marché. La forte concurrence à l’export des pays producteurs voisins comme l’Espagne et l’Italie a induit un report sur le marché français de nos abricots. La préférence française à l’étranger n’existant pas, nous avons perdu des parts de marché à l’export. Il faut donc trouver sur le marché français la capacité à absorber ces volumes. D’autre part, en s’étant focalisés sur l’aspect visuel de l’abricot dans le choix de nos variétés, nous n’avons pas assez travaillé la qualité gustative. Nous avons redressé la barre il y a 4 ou 5 ans, mais les résultats ne vont pas arriver tout de suite, il faut du temps pour que les nouveaux vergers entrent en production. Et bien que le consommateur soit sensible au travail engagé pour une production plus durable, sa priorité reste la qualité gustative ».
Pour plus d’informations :
Raphaël Martinez
AOP Pêches et Nectarines de France
575 chemin du chai 30900 Nîmes
Tél. : 04.66.84.12.12
[email protected]
www.pechesetabricotsdefrance.fr