Alors que la plupart des cornichons consommés en France proviennent d'Inde et des pays de l'Est, le groupe Reitzel et 24 agriculteurs veulent inverser la tendance en relocalisant la production en France et notamment dans le Loir-et-Cher et la Sarthe.
Depuis 2016 déjà l'entreprise s'est lancé dans la culture du cornichon autour de ses deux usines de Montrichard et de Connerré, avec 112 000 bocaux la première année. En 2021 Reitzel espère atteindre 1,1 million.
« Le cornichon fait partie de ces productions agricoles que l’on a perdues en France avec l’industrialisation de l’agriculture, explique Yuna Chiffoleau, directeur de recherche en sociologie à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). « Au même titre que la graine de moutarde, de certaines variétés de céréales, comme le sarrasin. Ce sont des filières qu’on peut difficilement intensifier ou valoriser sur du haut de gamme. Du coup, ces cultures ont été délocalisées dans des pays où la main-d’œuvre est beaucoup moins chère. »
Et si le cornichon provient d'Inde c'est également car les conditions climatiques de la région permettent jusqu'à 3 récoltes possibles par an contre 1 seule en France.
« Dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres, nous sommes désormais huit producteurs à avoir remis du cornichon dans les champs. Le fruit peut doubler de volume en une seule journée, illustre l’agriculture. Or, en France, on a pris l’habitude de manger du cornichon extrafin. Il faut donc passer régulièrement dans les champs pour cueillir le cornichon à cette taille », affirme Sylvain Tessier, un des producteurs partenaires.
La culture du cornichon est aussi un complément de revenus pour les agriculteurs. « Les précédentes saisons, nous sommes parvenus à dégager 10 000 euros par ha, un bon ratio d’autant plus que la saison est courte, poursuit Sylvain Tessier. Le cornichon facilite aussi la rotation des cultures et est économe en eau, un bon point dans ce contexte du changement climatique. »
Source : 20minutes.fr