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« Cela va impacter obligatoirement le prix de vente au consommateur »

L'interdiction des emballages plastiques passe mal auprès de la filière

Au 1er janvier 2022, les fruits et légumes ne pourront plus être vendus sous emballage plastique sauf exceptions. Pour Jean-François Not, président de la coopérative Ille Fruits, le décret du mardi 12 octobre a été « publié sans aucune concertation ». 

Jean-François Not dénonce un décret élaboré sans concertation avec la profession. Il prévoit une hausse des coûts de production dès janvier « Un surcoût de 20 à 30 centimes le kilo de pêches par exemple », et ajoute « Nous ne sommes pas prêts. Certaines de nos machines ne sont pas au point pour le conditionnement ». Un avis que partage Jacques Rouchaussé, président des Producteurs de légumes de France pour qui la filière n'était pas prête avant 2025. « Je pense qu'on a mis la charrue avant les bœufs. On veut toujours être les premiers de la classe mais ça va être un vrai casse-tête et ça va pénaliser nos entreprises françaises. »

« La filière fruits et légumes n'utilise que 1,5 % de la consommation de plastique en France »
Même son de cloche du côté de la FDSEA : « Ce décret nous est tombé dessus sans aucune concertation. On pointe du doigt toute une profession, alors que la filière fruits et légumes n'utilise que 1,5 % de la consommation de plastique en France. Nous sommes tous d'accord pour faire des efforts afin de limiter l'utilisation de ces matériaux, mais on nous impose des choses sans que l'on sache quelles solutions alternatives techniquement possibles et économiquement viables nous allons pouvoir utiliser », affirme Bruno Vila. 

Le carton plus cher que le plastique 
« Les fruits et légumes présentés en barquettes de moins de 1,5 kilo, celles qui sont visées par le décret sont des produits de premiers prix que l'on trouve dans les rayons des grandes surfaces. Les packagings cartons sont deux fois plus chers que le plastique. Cela va impacter obligatoirement le prix de vente au consommateur. Sans compter le problème des produits humides qui ne peuvent pas être conservés dans certains emballages biosourcés. Mais nous avons maintenant tout l'hiver pour réfléchir comment faire pour être prêts au démarrage de la saison des fruits à noyau au printemps prochain », déclare François Bes, directeur de la coopérative Ille-Fruits. 

« Soit le prix augmente, soit le producteur baisse ses marges. Dans ce cas là, ce sera la deuxième option », indique le président de la coopérative Ille-Fruits regrettant que le gouvernement cible la filière fruits et légumes « Nous ne sommes pas ceux qui consommons le plus de plastiques ». 

Perte d'attractivité des produits emballés dans du carton 
Bruno Vila estime également une perte de 30 % des ventes pour les fruits et légumes conditionnés dans du carton sans compter une possible pénurie d'emballages dans les six prochains mois. 

Pour le journaliste Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution « Le plastique a un énorme inconvénient, il n'est pas bon pour l'environnement mais il a un avantage, c'est qu'il permet de voir ce que l'on achète. On rend les produits moins visibles et donc moins attractifs. Donc le risque est que le niveau de ventes baisse à court terme parce qu'on verra tout simplement moins les produits. » 

Mise à jour des lignes de conditionnement 
Les producteurs devront aussi penser au changement de leurs lignes de conditionnement. « Il va falloir changer toutes les installations actuelles de conditionnement de nos produits », explique Vitor Dacruz de la coopérative Ille Roussillon à Thuir. On nous promet des aides diverses, mais cela ne compensera jamais ce que nous devrons engager pour changer ces équipements. »


Source : francebleu.frlindependant.fr

Photo : Pascal Sittler/Réa 

Date de publication: