Si la tendance Origine France est ancrée depuis quelques années dans les habitudes de consommation, celle du local ne cesse de se renforcer, notamment depuis l'arrivée de la crise du Covid. La demande de produits locaux ou régionaux est en plein essor.
Après avoir connu une croissance continue pendant près de 20 ans les ventes de produits alimentaires bio sont en recul de 1,7 % sur les dix premiers mois de l’année. 61 % des Français achetaient des produits « Bio » en 1998, 80 % en 2011 et 87 % en 2020, contre 84 % en 2021.
Alors qu'un Français sur quatre déclarait avoir consommé davantage auprès des producteurs locaux en 2020 (sondage Ipsos du 2 février), 66 % seraient prêts à « acheter plus de produits locaux et made in France, quitte à les payer 10 % ou 15 % plus chers », alors que seulement 36 % feraient de même avec des « produits alimentaires bio » (IFOP, juin).
Emily Mayer, du cabinet d’études IRI, note également « une dynamique des produits locaux. Pour les consommateurs, ils cochent la case qualité recherchée. Et ils sont en moyenne 10 % plus chers, contre un différentiel de prix de près de 30 % pour le bio. »
Un recul qui s'expliquerait aussi par une baisse de confiance en l’appellation « Bio » : alors que 70 % des consommateurs lui apportaient crédit en 2008, ils ne sont plus que 52 % en 2021. 91 % des personnes interrogées estiment également que les produits bio sont trop chers.
A noter que selon les enquêtes d’opinion du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, les profils des consommateurs sont différents. Le local attire « plutôt des populations plus âgées, entre 45 ans et 60 ans, plus matures, davantage préoccupées par des questions de protectionnisme des produits français », tandis que le bio lui, intéresse surtout « des populations plus jeunes, moins au fait des enjeux économiques ».
Source : lemonde.fr