Le constructeur de serres franco-néerlandais Horconex devait être présent cette semaine au SIVAL, finalement reporté au mois de mars par les organisateurs. FreshPlaza s'est entretenu avec avec le directeur commercial Vincent Kuijvenhoven au sujet de la situation sur le marché français des serres. A l'image du salon, certains projets de construction de serres en France ont dû être reportés mais en raison cette fois des prix élevés de l'énergie.
« Ces derniers mois, on observe la même chose en France que partout ailleurs. Les projets sont mis en attente à cause de la flambée des prix de l'énergie. Avec des prix aussi élevés, il devient parfois difficile de chiffrer les projets », note Vincent, qui prévoit donc que le paysage de la construction de serres en France apparaîtra différent cette année. « Ce sera plus difficile dans la période à venir, car l'offre de projets de construction est plus réduite. Dans le même temps, toujours en raison de la flambée de prix, nous voyons beaucoup de développements dans le domaine de l'investissement dans les systèmes d'écran d'une part et l'adaptation des systèmes de chauffage d'autre part. Et grâce à notre forte présence locale, nous sommes aussi actifs dans ce domaine. »
Couverture
Horconex dispose de trois agences en France, en plus de son siège social à Poeldijk. Le constructeur de serres possède un lieu d'accueil à Brest, tandis que des points de service sont situés à Nantes et dans le Sud entre Avignon et Marseille. « Ainsi, nous faisons vraiment partie de la filière horticole française. Nous disposons d'un groupe d'une quinzaine de mécaniciens qui se tiennent constamment prêts à réparer les dommages et les pannes. Nous avons également plusieurs vendeurs qui nous permettent d'avoir une couverture très large et d'être réellement présents dans tout le secteur. Ce qui nous permet d'avoir une idée de tout ce qui se passe en France en matière d'horticulture sous serre. Pour nous, le salon d'Angers est avant tout un moment de relationnel, c'est rare que nous découvrions sur le salon des projets dont nous n'avons pas déjà connaissance. »
Entreprises familiales
Le marché français est encore principalement dominé par des entreprises familiales avec une prédominance des cultures maraîchères sous serre. Selon Vincent, la culture de plantes ornementales n'a pas vraiment progressé depuis vingt ans. « En fait, les superficies ont même diminué ici. Quand on a encore des cultures de plantes ornementales, c'est souvent dans des serres moins modernes, comme celles des plantes de plein air près d'Angers. » Dans les légumes de serre, et aussi dans les fruits rouges, on assiste à une évolution. « Dans les entreprises familiales, on voit que les extensions sont souvent encore relativement faibles. Tous les cinq à dix ans, elles construisent un ou plusieurs hectares. »
Il y eu entre-temps, une augmentation d'échelle. « Par exemple, les entreprises familiales unissent leurs forces, continuent à fonctionner individuellement mais construisent sous un seul nom, souvent dans des projets plus importants. » Les investisseurs se manifestent également ; on en entend certainement parler sur le marché. « Mais nous ne voyons pas encore de projets vraiment importants, qui peuvent aller jusqu'à 100 hectares, qui soient construits. Il y a une certaine résistance à cela. D'autant plus que la réglementation française est complexe et les forces politiques sont mobilisées. »
Cultures maraîchères
Les légumes de serre sont déjà largement cultivés en France, même si la production locale reste en retrait par rapport à la taille du pays. Parallèlement, de nouvelles cultures apparaissent, comme le poivron, qui était, il y encore quelques années, peu cultivé en France. « Au cours des deux dernières années, nous avons constaté que certains de nos clients se sont lancés dans cette culture, si bien que la croissance est visible. » Une croissance visible également dans les fruits rouges. « On observe ici que la fraise et dans une moindre mesure la framboise sont cultivées sous serre ; souvent des serres plus anciennes, même s'il y a aussi de nouveaux projets. »
Alors que dans certains pays, comme aux Pays-Bas, la culture biologique sous serre est encore limitée et ne se développe pas vraiment, on observe au contraire une croissance en France. « Des subventions sont disponibles pour les investissements dans les serres biologiques et cela se reflète donc dans les projets ici. Par rapport aux Pays-Bas, la France sera dans la direction opposée. Aucun problème pour nous, une serre est une serre et un écran est un écran. »
Les légumes à feuilles sont aussi souvent encore cultivés en pleine terre. « La culture entièrement automatisée de la laitue sur eau n'est pas encore courante en France. En Suisse, où nous sommes depuis longtemps très présents, on en voit davantage. Le fait est que les investissements sont souvent élevés et que, tant que la main-d'œuvre et la terre ne sont pas encore trop chères, les entrepreneurs ne franchiront pas le pas vers la culture en gouttière. »
Développements techniques
De plus en plus de choses sont techniquement possibles, mais dans les discussions avec les entrepreneurs, le constructeur de serres franco-néerlandais aime souligner qu'il doit toujours vérifier si la technologie convient à la situation de l'entrepreneur. « La culture éclairée, par exemple, est encore rare. Là où elle est peu répandue, on constate que l'éclairage LED est en plein essor. Ce qui est certainement intéressant avec les prix actuels de l'énergie. »
Un autre exemple de technologie moderne est la serre semi-fermée, qui n'est pas toujours applicable partout, selon Vincent. « Nous pensons que cette technologie s'intègre bien dans le sud de la France. Il y fait plus chaud et la pression de l'aleurode y est très forte. La culture en surpression permet donc d'éloigner les insectes. Plus au nord, les serres semi-fermées ne sont pas toujours optimales, étant donné un climat souvent plus froid et plus humide. »
L'agriculture sous serre française est loin de se regrouper. « On constate que, du fait de l'utilisation de la chaleur résiduelle, les serres sont construites à proximité des usines d'incinération des déchets, mais il y a aussi beaucoup de constructions isolées. Dans ce cas, l'apport de chaleur se fait souvent au gaz, même si des subventions existent pour encourager l'utilisation d'autres sources de chauffage, comme les poêles à bois. La géothermie est difficile, pour autant que les projets soient de petite taille et que les entreprises ne soient pas regroupées. »
Des développements qui seront sans aucun doute au cœur des échanges dès le mois de mars à Angers.
Pour plus d'informations :
Vincent Kuijvenhoven
Horconex
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www.horconex.com