Lors de sa dernière réunion qui a eu lieu la veille de Potato Europe 2022, le NEPG (groupe des producteurs de pommes de terre du Nord-ouest européen) estime que la production globale de pommes de terre dans la zone NEPG (UE-04) sera en baisse de 7 à 11 %.
La superficie finale probable de la zone NEPG en 2022 sera de 510 938 ha, soit une augmentation globale de 3,2 % par rapport à l'année dernière, et une augmentation de 1,7 % par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Les producteurs néerlandais ont planté 7,7 % d'hectares de plus qu'en 2021.
En fonction des gains de croissance finaux, la production devrait varier entre 20 et 21 millions de tonnes dans la zone NEPG.
Après un été long et inhabituellement très sec et chaud, la production globale de pommes de terre a été réduite dans toute la zone NEPG. Les situations varient selon les pays et les régions, les agriculteurs belges et français étant les plus touchés (environ 20 % de moins pour les Belges). Les patatiers néerlandais étant moins affectés, notamment ceux situés au Nord des grands fleuves où davantage de précipitations ont été enregistrées. Certains producteurs ne seront
pas en mesure de livrer les contrats attendus en raison des faibles rendements.
On retiendra l’été 2022 comme une année difficile et très coûteuse, soit parce que les rendements par ha sont faibles, mais aussi parce que le coût de l’énergie et de l’irrigation ont été beaucoup plus élevés.
Les vagues de chaleur que nous avons connues tout au long de l'été auront causé / causeront quelques problèmes de qualité et de stockage. On signale non seulement des poids sous l'eau trop élevés et des tubercules manquants de longueur, mais aussi, ce qui est plus inquiétant, des levées de dormance. Même si la pluie vient améliorer la situation des sols et les conditions de récolte, les endommagements et coups bleus pourraient être un problème lors des arrachages. La germination précoce dans les hangars rendra également la prochaine saison de stockage difficile et plus
coûteuse. Les pertes de poids et le tarage (dus, entre autres, aux coups bleus) seront probablement plus élevés.
Contrairement à 2018-19 où les pommes de terre pouvaient être introduites d'autres parties d'Europe (notamment en provenance de Pologne), cette saison aucune pomme de terre ne viendra d'ailleurs alors que les besoins des transformateurs ont fortement augmenté ces dernières années.
Que vont semer ou planter les producteurs au printemps 2023 ?
Lorsque les contrats pour 2022 - 2023 ont été signés au début de l'année, leurs prix étaient acceptables, mais après le début de la guerre, et pendant toute la durée des 6 derniers mois, les coûts de production ont augmenté de façon spectaculaire. Ces prix contractuels ne couvrent pas les coûts supplémentaires auxquels les agriculteurs ont dû faire face et devront faire face dans les semaines et mois à venir. Les cours du marché libre sont stables autour de 25 €/100 kg, et les cotations du marché à terme pour avril 2023 n'étant pas beaucoup plus élevées, les agriculteurs sont très inquiets pour leurs revenus issus des pommes de terre. La hausse des coûts doit être partagée par l'ensemble de la filière pomme de terre.
Avec des coûts très nettement supérieurs (électricité, diesel, engrais...) et des risques plus élevés liés au changement climatique et à la guerre en Ukraine, certains producteurs de pommes de terre se demandent ce qu'ils doivent planter ou semer au printemps 2023. Sans garantie de la part des acheteurs, les producteurs de pommes de terre pourraient finalement décider de planter ou de semer davantage de cultures alternatives.
Pour plus d'informations :
nepg.info
Changement climatique : les producteurs de la zone NEPG vont produire entre 7 et 11 % de pommes de terre en moins
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