L'émotion est à son comble dans l'industrie sud-africaine du raisin : être négociant en fruits ressemble plus jouer au pompier ces derniers jours, remarque François Myburgh, directeur exécutif du marketing de Bet-el Fruit.
« L'année dernière, nous avons dû faire face à des problèmes d'expédition. Cette année, c'est la qualité qui fait défaut, à cause de la pluie et de la grêle. Sans parler des des problèmes de main-d'œuvre ici et là », explique-t-il. « Il y a tellement de variables sur lesquelles nous n'avons aucun contrôle. »
Les coupures d'électricité sont devenues le fléau de l'industrie fruitière sud-africaine - pour laquelle, note Myburgh, les Européens se sont découvert une certaine empathie depuis l'apparition de leurs propres problèmes d'électricité.
« Un viticulteur de la région Orange River me parlait de sa consommation d'électricité : il doit pomper l'eau du fleuve - et vous pouvez imaginer la chaleur qu'il fait là-bas en ce moment, ces vignobles nécessitent vraiment une arrosage - et puis il a ses chambres froides et ses hangars d'emballage - cela coûte une fortune avec la location des générateurs. »
Les pluies précoces synonymes d'une bonne année de Crimson ?
Bet-el Fruit, entreprise spécialisée dans le raisin de table et les agrumes de la province du Cap occidental, a commencé durant la semaine 46 avec des raisins précoces provenant de la province du Limpopo, où les pluies d'été sont abondantes mais où, hélas, la pluie a encore une fois fait échouer la récolte.
Peu de temps après, c'était habituellement le tour des raisins de la vallée d'Orange River, mais cette année, les volumes du Cap Nord se révèlent insuffisants. La récolte a diminué de 30 % au total en raison d'une chaleur excessive au début du printemps, suivie de pluie et de grêle pendant la récolte, y compris une deuxième tempête de grêle sur les variétés les plus tardives.
Myburgh poursuit : « Pendant ce temps, la région de Trawal ne reçoit presque pas de pluie, ce fait de la zone une productrice de bonne qualité, mais cette année, les producteurs ont déjà vu pleuvoir deux grosses averses. La région d'Hex a également commencé, avec une récolte plus précoce mais les raisins ont subi beaucoup de dégâts. »
Les premiers colis de Trawal sont habituellement emballés pour l'exportation, mais à cause de la pluie, ils sont restés sur le territoire.
Maintenant que la période des fêtes de Noël et du Nouvel An est terminée, les exportations de raisins de Trawal et d'Hex peuvent commencer.
Les coupures de courant, une croix coûteuse à porterLe coût des délestages en Afrique du Sud ne cesse d'augmenter, en raison de l'inflation générale des prix et de l'augmentation des niveaux d'endettement.
Avant même l'impact délétère de la pluie et de la grêle, le tableau des liquidités agricoles était déjà sombre.
« Les coûts sont tout simplement trop élevés et les marges sont très maigres. Vous ne pouvez tout simplement pas prendre de risques - même si les étals sont vides et que les prix sont là, si vous n'avez pas la qualité, peu importe finalement, que le marché soit vide. »
En cas de problèmes de qualité, le reconditionnement des raisins et leur envoi vers des marchés de gros ou des marchés moins sensibles sont à l'ordre du jour, mais ces coûts de retraitement en Europe sont aujourd'hui astronomiques.
Les détaillants en prennent note
« Même les très grands producteurs de raisin sont inquiets : ils sont également touchés par les problèmes de qualité. Ils se retrouvent à court dans leurs programmes pour les supermarchés, qu'ils doivent fournir avec les stocks d'autres petits exportateurs. »
Le bon côté des choses, c'est que les supermarchés européens et britanniques commencent à prendre conscience de l'énorme pression des coûts qui pèse sur les producteurs de raisin, dit Myburgh.
« En Europe, les supermarchés restent très prudents, même si la situation semble meilleure par rapport aux années précédentes. Les prix sont légèrement plus élevés, notamment dans les magasins discount qui ont quelque peu augmenté leurs prix. Ils voient ce qui se passe dehors et ont besoin de pouvoir offrir du raisin dans leurs rayons. En particulier pour le produit en barquette, ils sont prêts à aiguiser leur crayon ! »
La pluie a fait rater la période précédant le Nouvel An chinois
« Au départ, nous avions prévu de cibler le Nouvel An chinois, mais cette année, c'est encore plus tôt, alors que nous n'avions que des raisins du Limpopo et nous ne pouvions pas prendre le risque. Même chose pour le Cap Nord où nous avons essayé de nous procurer du raisin mais il semble là-bas y avoir une résistance. »
Par conséquent, ils n'ont pu envoyer aucun raisin en Chine ou en Extrême-Orient, mais le marché de Guangzhou n'étant plus verrouillé, le commerce du raisin connaît un regain d'intérêt.
« Nous tendons une grosse perche au marché chinois du raisin, nous en avons vraiment besoin. »
Pour plus d'informations :
Francois Myburgh
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