Cette année, la saison égyptienne des agrumes se déroule dans un contexte d'instabilité mondiale, avec des facteurs à hauts risques et une ambiguïté pour les exportateurs égyptiens, selon Mohamed Shaker, directeur du marketing du producteur Almansi. Shaker a déclaré : « Alors que les agrumes égyptiens sont sortis indemnes, voire ont bénéficié, de la crise du coronavirus il y a deux ans, les choses semblent très compliquées cette saison. »
« Il y a beaucoup de variables et d'incertitudes cette année. Dès que nous résolvons un problème, le suivant surgit, » ajoute Shaker. La filière égyptienne des agrumes a commencé la saison dans les affres de la guerre en Europe de l'Est, qui a interrompu les chaînes d'approvisionnement de leur principal client. « Maintenant que les lignes maritimes vers la Russie ont été rétablies, nous sommes confrontés au problème de l'insuffisance des gros calibres. Le bilan de ce côté-là est lourd. »
La volatilité du taux de change de la livre égyptienne a également ajouté à la confusion des exportateurs : « Cela a provoqué une instabilité des prix. Nous avons parfois été surpris de voir des concurrents proposer leurs produits à des prix inférieurs aux nôtres de 80 à 100 dollars par tonne, ce qui est énorme, la fourchette de prix n'étant pas censée atteindre une telle disparité. »
Sur les marchés, il y a aussi eu des surprises. Par exemple, les pays d'Asie de l'Est sont généralement très demandeurs d'agrumes égyptiens. « La Malaisie, Hong Kong et Singapour étaient des marchés très porteurs pour nous la saison dernière et qui ont même porté l'industrie des agrumes à un moment où le marché européen était au ralenti. Mais cette année, l'Afrique du Sud a inondé le marché avec des prix inférieurs de moitié aux nôtres. Nous espérons que les marchés d'Asie de l'Est choisiront la qualité, et que la demande reprendra pendant la période estivale pour les oranges Valencia. »
Le Bangladesh, qui est également un client clé pour les agrumes égyptiens, a connu des difficultés en début de saison, explique Shaker : « Le pays a eu un problème de réserves de change et le gouvernement a imposé des restrictions sur les importations, réduisant le nombre d'entreprises autorisées à importer. Cela a également provoqué un ralentissement que nous commençons juste à compenser. »
Quant aux marchés qui se portent bien, « Nous avons l'Inde, qui arrive en grande force cette année. »
Et le marché européen dans cette équation ? « Il s'essouffle actuellement à cause de l'inflation qui le frappe de plein fouet. On nous propose des prix impossibles à accepter, et même inférieurs à nos coûts de production. J'espère que le Fruit Logistica sera dynamique et apportera de bonnes nouvelles. L'Asia Fruit Logistica a été très bénéfique à Bangkok, j'espère que nous signerons des contrats à Berlin également. »
« Un autre problème imprévu auquel nous sommes confrontés cette saison est le nombre de clients qui veulent changer les conditions de paiement. Beaucoup de nouveaux clients insistent sur le paiement à l'arrivée, ce qui est difficile à accepter. Lorsque nous trouvons une solution acceptable pour les deux parties, elle comporte souvent des risques élevés pour les exportateurs égyptiens. Et même lorsque nous avons réussi à surmonter le problème des lignes maritimes vers la Russie, nous nous sommes heurtés au problème des nouveaux clients qui veulent imposer des conditions de paiement risquées », conclut Shaker.
Almansi est présent au salon Fruit Logistica. Vous trouverez son stand dans le hall B, A-43.
Pour plus d'informations :
Shaker Mohamed
Almansi Fresh
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