L'offre de légumes continue d'être limitée en Europe en raison des effets que les basses températures ont eu en Espagne, principal pays fournisseur pendant les mois d'automne et d'hiver. Bien que les températures diurnes aient augmenté, le temps nuageux fait que la situation ne devrait pas changer avant la fin du printemps, voire jusqu'à la fin de la saison d'exportation.
« La saison a été très compliquée depuis le début car la demande n'était pas bonne jusqu'à la mi-janvier, lorsque les températures ont commencé à baisser », se souvient Ginés Navarro, du département commercial de l'entreprise murcienne Agridemur, spécialisée dans la production de légumes à feuilles et de mélanges de salades.
« Normalement, les sacs de légumes de produits prêts à l'emploi conservent un prix stable tout au long de la saison, alors quand les prix des légumes frais ont commencé à augmenter autant, une partie de la consommation s'est déplacée vers les produits prêts à l'emploi, ce qui a fait monter la tension sur le marché », explique Navarro.
Selon l'époque de la saison, on a constaté un manque important de tous les types de légumes à feuilles et de brassicacées à Murcie, dans le sud d'Alicante et dans le nord d'Almería. Les températures ont augmenté ces derniers jours, mais en plus de quelques pluies, des journées nuageuses sont attendues dans les prochains jours et les températures ne devraient pas dépasser les 14 degrés, ce qui, selon Ginés Navarro, signifie que les cultures de feuilles se développeront très peu :
« Il n'y a aucun surplus dans aucune référence de légumes. Juste avant que cette situation n'apparaisse, nous avions deux semaines d'avance dans toutes nos cultures en raison de la croissance accélérée des plantes due à un temps plus chaud que d'habitude. À un moment donné, ce déficit doit apparaître, bien que nous ne sachions pas encore quand. Cela contribuera à la situation d'offre limitée qui se prolongera jusqu'à la fin du printemps, voire jusqu'à la fin de la saison. »
« Les prix des produits alimentaires prêts à l'emploi sont stables, mais certains de nos clients, à certains moments, nous ont demandé de trouver du brocoli, du chou-fleur ou de la laitue romaine à n'importe quel prix, ce qui est impossible car personne n'a de surplus », souligne le directeur commercial d'Agridemur.
« Normalement, environ 95 % de la production est entre les mains des sociétés de commercialisation, dont les excédents sont utilisés pour fidéliser les clients ou en attirer de nouveaux, mais cela a été inexistant cette année, du moins pour les légumes à feuilles. Il y a une dizaine d'années, il y avait un peu plus de production de ces légumes pour le marché libre, qui était vendue au plus offrant, mais cela s'est perdu. L'année dernière, cette production hors programme était déjà très limitée », explique-t-il.
La hausse des coûts de production a touché tous les secteurs, des petits producteurs aux grandes entreprises. « Dans le cas de l'activité des sacs de légumes pré-préparés, elle a été encore plus préjudiciable », souligne Ginés Navarro. « Nous devons mesurer les coûts au millimètre près pour éviter d'être écartés des programmes d'approvisionnement et, pour l'instant, nous n'avons pas été en mesure de répercuter les coûts de production élevés sur les prix. »
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Ginés Navarro
Agridemur
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