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« Ils sont en train de tuer le bio ! » : Colère et inquiétude après la diffusion de l’émission Cash Investigation

« On nage en plein délire ! », affirme un producteur bio. « Ils sont en train de tuer le bio ! », s'insurge un autre. La colère gronde au sein de la filière bio. Hier en première partie de soirée, France 2 diffusait un nouveau numéro de Cash Investigation « Alerte sur le bio ». A la colère s’ajoute pour certains la stupéfaction mais aussi l’inquiétude quant aux possibles retombées sur le marché bio, lorsque l'on sait que le record d’audience pour cette émission a déjà atteint par le passé plus de 3,8 millions de téléspectateurs.

« Vous mangez parfois, souvent ou tout le temps bio, c'est bon pour la planète et sûrement mieux pour la santé. Vous vous dites aussi que si c'est bio c'est forcément sans pesticide, et bien détrompez-vous, les pesticides naturels sont autorisés pour l’agriculture biologique. Des pesticides naturels donc sans danger ? Pas si sûr ! », voici les premiers mots prononcés par Elise Lucet en début d'émission.

Au programme ? Les substances autorisées en bio avec un focus sur le BT présenté comme un « perturbateur endocrinien » et le Spinosad, comme « neurotoxique » et « véritable tueur d’abeilles » ; le fonctionnement des organismes de surveillance, qualifiés « d'opaques » ; le biocontrôle et enfin la question du pyrèthre vendu en jardinerie.

Interrogés ce matin par FreshPlaza, des producteurs, coopératives et grossistes bio, font part de leur sentiments suite à la diffusion de ce reportage. Un documentaire « clairement à charge » sur le bio pour la plupart, « une grosse blague » pour d'autres. Un manque de professionnalisme pointé du doigt par des acteurs de la filière qui considèrent « Ce n’est pas du vrai journalisme, ils sont uniquement là pour démonter le bio ! ».

Beaucoup craignent la confusion dans l'esprit du consommateur : « Ils se concentrent sur des produits très peu utilisés. Maintenant les consommateurs vont s’imaginer que le Spinosad est utilisé quotidiennement et ce dans toutes les cultures, alors que nous n’en utilisons qu’en dernier recours ! Et les ventes de Spinosad* ne représentent qu’une infime partie des ventes de substances autorisées en bio. »
*(Les ventes de Spinosad représentent 0,06 % des ventes de biopesticides selon Générations Futures).

Autre inquiétude : la possible réaction du gouvernement. « Nous sommes déjà très limités en substances autorisées, nous ne voudrions pas que les pouvoirs publics fassent encore évoluer la règlementation, à notre désavantage. Surtout qu’en France nous avons une des législations les plus restrictives à ce sujet. Certaines substances interdites chez nous restent autorisées chez nos voisins européens. »

S’il est encore trop tôt pour mesurer l’ampleur des retombées (mesure d’audience, presse et réseaux sociaux), nul doute que l’émission - pour les professionnels interrogés - reste « dommageable pour l’image d'une filière qui souffre déjà ». Pour d'autres : « Un plan de communication serait nécessaire pour remettre les pendules à l’heure et démêler le vrai du faux pour les consommateurs ».