Le Sénégal a été secoué ces derniers jours par des affrontements entre manifestants de l'opposition et forces de l'ordre. La situation sécuritaire a jeté une ombre sur l'activité économique du pays, notamment sur la campagne d'exportation de mangues qui vient de commencer.
Les affrontements ont perturbé la campagne d'exportation de mangues après le blocage des routes et l'arrêt des services du ministère de l'agriculture, et donc du processus administratif d'exportation des mangues. Aujourd'hui, la situation est plus calme selon Abdoulaye Gueye, un producteur de mangues sénégalais.
« La situation actuelle est calme et les exportations se poursuivent, il n'y a plus d'obstructions, sauf à quelques occasions où les manifestants bloquent momentanément la route mais finissent par la dégager. Les manifestants sont des fils de producteurs et n'ont aucun intérêt à perturber les expéditions. Nous constatons donc quelques retards dans les livraisons, mais rien de plus ».
La récolte et l'expédition ont également été entravées par les couvre-feux imposés par les autorités entre 7 heures et 18 heures. "Toutefois, les producteurs et les transporteurs ont pu adapter leurs horaires", explique M. Guye.
L'aéroport et les ports sont opérationnels, de même que les stations de conditionnement des mangues. Les banques ont également repris leurs activités. Il y a eu quelques retards de paiement dus à la fermeture des banques dans le cadre des affrontements, mais cela ne concerne que quelques agences et n'a pas eu d'impact sur la récolte."
La campagne a surtout été affectée par l'arrêt des services gouvernementaux, car le processus d'exportation nécessite la visite d'inspecteurs du ministère de l'agriculture dans les zones de récolte. Selon M. Gueye, "les services du ministère de l'agriculture sont désormais opérationnels. Les producteurs appellent la Direction de la protection des végétaux dès que la récolte est imminente, et celle-ci envoie ses inspecteurs pour vérifier que la récolte est exempte de parasites et exportable".
"Les routes transfrontalières sont également toutes opérationnelles et sécurisées, à l'exception de celles menant au Burkina Faso. Pendant toute la période de troubles, les exportations routières vers le Maroc et la Mauritanie ont fonctionné normalement", précise le producteur.
Cependant, les exportations vers l'Europe devraient considérablement diminuer cette année, pour un certain nombre de raisons qui ne sont pas toutes liées à la situation sécuritaire, selon M. Guye. "En Casamance, les producteurs ont préféré vendre leur production sur les bana bana (marchés locaux) sans attendre les exportateurs. Les exportations vers le Maroc et la Mauritanie ne sont pas affectées, puisqu'ils s'approvisionnent auprès des bana bana. En revanche, les exportations vers les autres destinations diminueront d'au moins un tiers".
Gueye conclut : "Dans les régions du centre et de Niaye, la production a considérablement baissé. Les producteurs sont habitués à faire 2 ou 3 récoltes par saison, mais cette année il n'y en a qu'une. Le marché local est également très demandeur de mangues, ce qui contribue à la baisse des exportations."
Pour plus d'informations :
Abdoulay Gueye
Layekent
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