« Emballages et réglementation des déchets d'emballages (PPWR) : le moment est venu de faire comprendre à tous les politiciens du Parlement européen et de la Commission que les emballages ne doivent pas être diabolisés, mais valorisés en évitant les déchets et en exploitant leur recyclabilité avérée ».
Il y a une dizaine de jours, la réunion « The Value of Packaging : sustainability and food waste in F&V » (NDLR : La valeur de l'emballage : durabilité et gaspillage alimentaire dans les fruits et légumes) organisée par Ortofrutta Italia, l'organisation interprofessionnelle du secteur italien des fruits et légumes, s'est tenue au siège du Parlement européen à Bruxelles. Mauro Salini, président de Pro Food, le groupe de produits Unionplast qui regroupe 14 entreprises produisant des emballages alimentaires (y compris pour les fruits et légumes), pour un chiffre d'affaires total de 1,5 milliard d'euros, 4 500 employés et plus de 70 % de la production pour les fruits et légumes, était également présent.
Mauro Salini, président de Pro Food, Roberto Zanichelli, membre du comité de communication de Pro Food, Marco Omboni, conseiller de Pro Food
« Les députés italiens ont compris les positions du secteur des fruits et légumes », lance Salini, « et ils sont d'accord avec les positions exprimées par Ortofrutta Italia, qui coïncident exactement avec celles défendues par Pro Food. À ce stade, il est nécessaire de sensibiliser les représentants politiques des autres nations, en particulier celles qui sont les plus impliquées dans le secteur des fruits et légumes, comme celles de la région méditerranéenne. Comme nous l'avons déjà dit à d'autres occasions, nous partageons tous les objectifs fondamentaux du PPWR, mais nous voulons exprimer nos préoccupations quant aux conséquences du texte original, qui ne va pas dans la bonne direction pour la réalisation de ces objectifs. »
« En effet, le texte original prévoit notamment une interdiction des emballages que d'autres parties de la réglementation considèrent comme « vertueux » en raison de leur teneur élevée en matières recyclées et de leur recyclabilité. Il est donc impératif de changer de cap et d'amender ce projet de réglementation, en se concentrant sur des preuves scientifiques et non-idéologiques. »
Tout le monde s'accorde à dire que l'application du PPWR entraînerait une forte augmentation des coûts, voire une aggravation des effets sur l'environnement. « Mais le principal dommage », répète Salini, « affecterait surtout la chaîne d'approvisionnement en fruits et légumes, dans toute sa longueur : tout d'abord, les agriculteurs seraient obligés de révolutionner leurs méthodes de récolte et de stockage et deviendraient potentiellement l'objet de litiges croissants liés à l'inévitable détérioration du produit en vrac. Et cela ne s'applique pas seulement à l'Italie, mais à tous les pays à forte vocation agricole, comme la France et surtout l'Espagne. »
Salini poursuit : « Les transporteurs et la logistique en général seraient contraints de tenir compte d'une durée de conservation moyenne des produits, conditionnée par l'absence de la protection autrefois assurée par l'emballage, tandis que la grande distribution devrait passer d'une gestion raisonnée de l'offre en vrac à un vrac généralisé, avec une augmentation des déchets liée à des variables incontrôlables. »
« Le réaménagement conséquent des espaces dédiés aux fruits et légumes sur le point de vente pourrait réduire l'offre, pénalisant non seulement le choix des consommateurs, mais aussi les moyennes surfaces et les magasins discount qui ont aujourd'hui la préférence des consommateurs. »
« Enfin, conclut le président, le consommateur trouverait dans les rayons des supermarchés un produit non seulement plus mauvais et plus cher, mais sans protection du point de vue de l'hygiène. C'est pourquoi il est essentiel que les décideurs comprennent tous ces aspects et en tirent les conséquences lors de l'approbation du texte. »