La campagne française 2023 de fruits à noyau aura connu beaucoup d’agitation : aléas climatiques impactant la production, volumes excédentaires, marché engorgé, prix bas et une climatologie parfois peu adéquate à la consommation. Raphaël Martinez, directeur de l’AOP Pêches et Abricots de France, dresse un bilan des semaines passées et évoque les perspectives de la dernière ligne droite.
A un mois de la fin de saison, et malgré les pertes liées aux différents événements météo : l’abricot affiche + 15 % de production, la pêche nectarine affiche elle entre 5 et 10 % de plus par rapport aux prévisions initiales
Abricots : « Nous avons évité le pire »
« La première partie de campagne a été marquée par des problèmes de qualité liés aux pluies printanières, commence Raphaël. Et des volumes importants sont arrivés dès la fin juin à un moment où la consommation était en berne ». Résultat ? Un marché engorgé la 1ère quinzaine de juillet et des volumes importants de Bergeron privés d’une mise en marché immédiate. « Nous avons essayé de dynamiser les ventes en proposant des prix adaptés, en production et pour les consommateurs. ». Dès le début de juillet, l’AOP avait tiré la sonnette d’alarme auprès des GMS. Devant la présence de quantités importantes de produits espagnols sur les circuits de gros, alors que les produits français sont eux vendus à des prix trop bas, l’AOP et la Fédération des Producteurs de Fruits sollicitent également l’aide de l’UNCGFL. « Les grossistes ont entendu notre appel. Nous avons mis en place un fil d’échange pour qu’ils promotionnent les produits français et qu’ils nous aident à écouler les stocks ».
Depuis une dizaine de jours maintenant, l’horizon s’éclaircit. Les stocks en baisse et l’amélioration des ventes ont permis l’écoulement d’une bonne partie de la production. Reste actuellement la fin du Bergeron qui devrait voir sa campagne se terminer aux alentours du 20 août, puis les dernières variétés tardives jusqu’à début septembre. « Si la plus grosse partie de la production a été commercialisée en frais, des volumes supérieurs aux années précédentes ont expédiés vers la transformation industrielle »
Si l’AOP Pêches et Abricots observe depuis quelques jours « une remontée des prix dans certains réseaux », les résultats seront néanmoins inférieurs à ceux de l’an dernier. « Le bilan ne sera pas bon pour cette campagne », prévient Raphaël, pointant du doigt les « 15 à 20 jours de campagne à des prix extrêmement bas. Globalement nous avons évité le pire, mais les enseignements à tirer de cette saison sont nombreux et il reste du pain sur la planche ! ».
A noter des ventes en hausses dès la mi-juillet sur le marché à l’export du fait des baisses de productions espagnole, italienne et suisse.
Pêches nectarines : Une semaine « active » en perspective grâce à la météo
Fin juin, Raphaël Martinez faisait part de son inquiétude quant à une arrivée de volumes importants sur un marché engorgé, en pleine période de basculement origine Espagne-France en GMS.
Une concurrence particulièrement appuyée pour la pêche ronde blanche française qui voit une partie de ses parts de marché entamée par la pêche plate espagnole
Finalement, « il n’y a pas eu de catastrophe généralisée les semaines passées. Nous avons réussi à maintenir le cap d’une production dont les prix se sont adaptés à la consommation sans tomber dans les bas-fonds ». Et après de nouveaux dégâts en production dans la Drôme (tornade) et le Roussillon (grêle) la semaine dernière, cette semaine s’annonce plutôt positive grâce à une bonne météo, une forte activité commerciale jusqu’au 25 août, et sans doute de meilleurs prix. « Nous avons l’espoir de retomber sur nos pattes ».
Pour plus d’informations :
Raphaël Martinez
AOP Pêches et Abricots de France
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