Face à l’urgence que traverse la filière cerise – épisodes climatiques défavorables et ravageurs – la FNPFruits ainsi que les AOP Cerises de Table, Cerises d’Industrie et l’Interprofession du Bigarreau d’industrie (ANIBI) ont demandé des solutions rapides au ministre de l’agriculture : soutien financier, solutions techniques concrètes et mesure contre les importations.
Photo : FNPFruits
C’est le 27 juillet que les quatre organisations ont participé à un groupe de travail en présence de Marc Fesneau. Un échange qui a permis à la filière de faire remonter ses principales inquiétudes et interrogations et surtout de « souligner le caractère urgent » du manque de moyens des producteurs. « Concrètement l’idée était de renouveler toutes les demandes faites depuis un certain nombre de mois et pour lesquels nous restions sans réponses, à la fois sur le sujet du phytosanitaire, les impasses techniques et les éventuelles aides ou indemnisations possibles », explique Gilles Baraize, directeur de la Fédération Nationale des Producteurs de Fruits (FNPF). Car les producteurs doivent composer avec une règlementation phytosanitaire de plus en plus restrictive (arrêt du Phosmet en 2022 et du Diméthoate en 2020) ainsi qu’une météo peu conciliante favorisant la progression de la Drosophila Suzukii. Une situation intenable, comme l’explique Gilles Baraize : « Certains producteurs ne continueront pas mais nous ne savons pas encore dans quelle proportion. Beaucoup attendent les prochains mois avant de se prononcer ».
A la demande du ministre, la filière réalise actuellement un bilan chiffré des pertes liées aux aléas climatiques et aux ravageurs
Les demandes effectuées auprès du ministre portaient notamment sur :
- La recherche : les organisations demandent un financement pour la recherche « déjà en cours mais qui n’avance pas assez vite faute de moyens ». La filière demande également la mise en place d’un itinéraire technique efficace regroupant les solutions et molécules utilisables par les producteurs.
- Les indemnisations : Des demandes d’indemnisation ont été formulées pour les pertes de récolte concernant la campagne 2023 « mais hors cadre des minimis ».
- La règlementation : les organisations ont aussi fait part de leur souhait d’une règlementation harmonisée au niveau européen et de l’application des clauses miroir vis-à-vis des pays importateurs et notamment le Chili et la Turquie, qui « n’ont pas les mêmes règles du jeu », souligne Gilles Baraize.
Si aucune solution concrète n’a été proposée à l’issue de cette journée, le ministre « s’est engagé à apporter rapidement son soutien aux producteurs touchés » et donne rendez-vous à la filière en septembre « pour étudier les pistes d’avenir : protection et recherche pour 2024 et les prochaines années ».
Pour plus d’informations :
Gilles Baraize, directeur FNPFruits : 06 75 17 54 75
Alexandra Lacoste, directrice AOP Cerise de table : 06 71 76 18 89
Nathalie Nevoltris, directrice CEBI : 06 40 12 49 55