Un grossiste en noix et en fruits secs du sud se doit aujourd'hui d'être un fournisseur complet. C'est ce que pense Alco Kappé de l'entreprise flamande Allnuts. Le mois prochain, le négociant fêtera exactement 30 ans en tant qu'entrepreneur indépendant dans le secteur et constate qu'il est de plus en plus important de décharger ses clients. « Nous nous occupons de tout pour nos clients et ils n'ont plus qu'à trouver le consommateur », explique Kappé.
Ce chef d'entreprise expérimenté est passé du statut de vendeur sur les marchés à celui d'indépendant en 1993. « En fait, je voulais savoir le résultat que ça pouvait donner si je m'investissais davantage dans mon activité. Mon patron de l'époque m'a dit que je devais me mettre à mon compte, et c'est ce q
ui s'est passé », poursuit Kappé. Il a décidé de commencer à travailler en tant que négociant dans le même groupe de produits qu'il commercialisait sur le marché : les fruits secs et à coque. « Il y a 11 ans, une opportunité s'est présentée et nous avons intégré le groupe A. De Witte. Aujourd'hui, je peux dire qu'avec Allnuts, nous n'avons pas fait un mauvais choix, car nous continuons à nous développer chaque année. »
Granola et noix
Mais quel est donc le secret qui permet de poursuivre une croissance régulière pendant toutes ces années ? « Je pense qu'il s'agit principalement d'une question d'adaptation à ce que le marché demande et fait. Par exemple, nous voulons toujours suivre l'évolution de certains produits, mais aussi des emballages et des saveurs. Par exemple, le granola et les noix grillées et épicées sont de plus en plus populaires. Pour cela, nous avons tout en interne. 300 matières premières différentes pour fabriquer du granola. »
« Nous le fabriquons selon la recette personnelle du client. Entre-temps, nous le faisons déjà pour plusieurs marques privées. Nous nous occupons donc de l'ensemble de l'élaboration, du packaging, du stock, de la production et de la logistique. Nous procédons peut-être différemment des autres, mais cela semble bien fonctionner. »
Coronavirus
Par ailleurs, Allnuts revient également d'une période de turbulences où, bien sûr, tout a été bouleversé par la pandémie. « C'était une période compliquée, où personne ne savait à quoi s'attendre, et j'ai senti dès le début que ça allait barder. Les flux qu'on dérange, que ce soit en pénurie ou en abondance, ça peut coûter très cher, voire même bloquer toute la chaîne. Nous avons donc rapidement décidé de réagir en ajustant les stocks, en faisant en sorte que les canaux de livraison soient approvisionnés. Cela nous a permis de continuer à garantir des livraisons continues dans presque tous les cas. L'avantage est que nous faisons tout en interne. »
« Il n'y a que pour l'achat de matières premières (noix et fruits) que nous avons parfois dû changer de fournisseur. Dans ce cas, il faut jouer de l'avantage d'être dans le métier depuis un certain nombre d'années. Nous ne travaillons pas seulement avec des belges, mais aussi avec des importateurs locaux de produits du monde entier. On a commencé à chercher à savoir qui a quoi et où. Si un produit chose ne répond pas aux normes, il faut changer d'adresse. La continuité est juste super importante. Si vous assurez continuité et qualité dans votre offre, les clients continueront à venir se servir chez vous. »
Une étiquette claire
Un autre aspect de Corona est que les consommateurs sont devenus un peu plus conscients des produits sains et de leur santé en général. « Depuis la pandémie, le thème de la santé est très présent. Nous avons certainement constaté une augmentation de la demande et une demande accrue pour des emballages plus grands. Cette sensibilisa
tion à la santé n'a pas disparu soudainement après le Corona. De plus en plus de gens se rendent compte qu'ils ne savent pas exactement ce qu'ils mangent. Ils achètent quelque chose, mais sur l'étiquette il y a des mots ou des logos qu'ils ne connaissent pas. »
Allnuts veut donc s'efforcer de changer cette situation. « Nous sommes actuellement, avec certains clients, dans une phase de conception d'un nouveau concept : l'étiquette claire. Sur une tablette de chocolat, par exemple, il y a parfois toutes sortes d'additifs inconnus pour les consommateurs. Nous voulons que les choses restent simples. Une étiquette avec une liste d'ingrédients, point. Ainsi, nous travaillons sur différents projets pour insister sur l'aspect santé auprès des consommateurs. »
Le bio poursuit sa croissance
Le grossiste en fruits secs fournit ses produits principalement au secteur de la restauration et à de meilleurs magasins spécialisés en Belgique. « Ce sont des magasins où les gens se rendent et recherchent un certain assortiment. Ils savent déjà ce qu'ils veulent. Cela fait partie de notre philosophie : fournir continuellement la même qualité fiable. Ils savent ce qu'ils achètent et nous veillons à ce qu'il y ait toujours le même produit en rayon. »
C'est également la raison pour laquelle la part de produits biologiques chez Allnuts continue de croître. « Nous avons une part assez importante de produits biologiques et nous continuons à voir cette part augmenter. Pour nous, c'est aussi dû à la catégorie de clients avec laquelle nous travaillons. Si j'allais vendre sur marché demain, je n'obtiendrais pas les mêmes résultats parce que les gens ne viennent pas spécialement pour vos fruits à coque. Lorsque l'on entre dans un magasin, on a déjà fait le choix de ce que l'on veut. Ce n'est donc pas un problème si cela coûte un euro de plus pour, disons, du bio. La croissance est moindre qu'au début, mais c'est logique. Ensuite, les personnes qui choisissent consciemment le bio vous suivent. Et chaque année, il y a de nouveaux adeptes car ils en voient l'intérêt. »
Conséquences de la situation économique
Néanmoins, Kappé constate dans le monde entier que les consommateurs ont un peu plus de mal à acheter des produits plus chers parmi les noix et les fruits tropicaux séchés. « Depuis un an et demi, avec l'histoire économique et l'impact de la Corona, nous avons remarqué que les gens dans le monde entier ne peuvent plus toujours acheter un fruit ou une noix de cajou plus cher. Par conséquent, dans certains pays, ils ne sont presque plus consommés et lorsque la demande stagne, le commerce s'arrête. C'est la raison pour laquelle nous avons déjà vu un nombre relativement important de producteurs de noix de cajou arrêter leur production parce qu'ils travaillent à prix coûtant. »
« De même, les consommateurs se tournent de plus en plus vers les arachides, qui sont moins chères. Il s'agit d'une denrée très demandée actuellement, ce qui a des conséquences. En fait, la récolte de cette année a été très décevante. Nous devons cependant continuer à utiliser les stocks actuels jusqu'en mai 2024, mais l'offre ne peut pas répondre à la demande. Par conséquent, les prix des arachides ont également fortement augmenté et cette situation ne changera pas avant le début de l'année prochaine. Le passage massif aux arachides provoque donc également une hausse des prix aujourd'hui, et il est difficile de prédire comment cette hausse se poursuivra l'année prochaine. Cela fait maintenant 30 ans que je travaille dans le secteur, mais chaque année, il se passe quelque chose de différent. C'est aussi ce qui rend les choses très amusantes », conclut Kappé.
Pour plus d'informations :
Alco Kappé
Allnuts
Tél. : +32 13 55 05 59
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